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Des livraisons par drones aux fenêtres des pénitenciers

Ottawa doit en faire plus pour lutter contre les livraisons de colis par drone dans les pénitenciers qui représentent un véritable fléau, selon le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC–CSN).

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En moyenne, deux colis sont livrés par drone chaque semaine au pénitencier de Donnacona, dans la région de la Capitale-Nationale. 

«On a quand même une augmentation qui est là, c’est de plus en plus la mode que les détenus s’en servent pour l’introduction de stupéfiants et de contrebande», a souligné Yan Garneau, agent correctionnel au pénitencier de Donnacona. 

Armes blanches, cellulaires, stupéfiants, les objets livrés aux détenus sont nombreux, mais les outils pour les stopper ne le sont pas, croit Frédérick Lebeau, porte-parole du syndicat pour la région de Québec. 

«Je vous dirais que le meilleur détecteur de drones qu’on a, c’est la chance», a-t-il déploré. 

Le pénitencier de Donnacona a réalisé dimanche une simulation de livraison par drone afin de démontrer le déroulement de ce type d’opération et surtout pour réclamer l’installation de radars afin de les détecter. 

Une procédure qui devrait démarrer au cours des prochains mois, même si Service Correctionnel Canada (SCC) ne prévoit d’installer que cinq radars sur les 49 établissements carcéraux du pays. Le pénitencier de Donnacona sera d’ailleurs le seul à recevoir un radar au Québec, selon le syndicat. 

«Ces radars vont permettre une détection plus efficace des drones survolant les pénitenciers, ce qui est un pas dans la bonne direction», a précisé Frédérick Lebeau par voie de communiqué. 

Si l’étape de la détection des drones est jugée importante, elle ne permettra cependant pas de résoudre le problème de l’interception des livraisons avant qu’elles ne tombent entre les mains des détenus. 

«Pour l’instant, SCC se traine les pieds: il y a des discussions préliminaires sur la sécurisation des fenêtres des cellules et l’installation possible de toits sur les cours intérieures, mais rien de concret. S’il n’y a pas d’efforts mis sur l’étape d’interception, les radars ne serviront pas à grand-chose», a indiqué le porte-parole. 

Les agents correctionnels espèrent aussi voir rapidement l’installation de scanneurs corporels à l’intérieur de ces établissements, une mesure qui avait été adoptée aux Communes en 2019. 

«Une fois que les détenu-es ont en leur possession les objets illicites, ils les cachent où ils peuvent. Le scanneur corporel nous permettra de saisir ces objets», a expliqué M. Lebeau.

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