Les aînés blancs au Canada disposent d’une meilleure retraite que les aînés autochtones et racialisés.
C’est ce que montre une étude nationale publiée mercredi par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), un organisme à but non lucratif basé à Ottawa.
«L’étude montre clairement que la sécurité de la retraite, dans les faits, se classe par couleur au Canada», a indiqué Grace-Edward Galabuzi, coauteur du rapport et professeur agrégé au Département de politique et d’administration publique de l’Université Ryerson, à Toronto.

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Le CCPA indique que les aînés autochtones et racialisés vivent aussi davantage dans un état de pauvreté que les aînés blancs. Ils ont moins d’épargne-retraite et quand ils cotisent à un REER, par exemple, ils y versent moins d’argent.
Les revenus de retraite des aînés autochtones et racialisés sont respectivement 25 % et 32 % moins importants que ceux des blancs, apprend-on.
«Les données montrent que la marginalisation économique et le racisme systémique ont des conséquences réelles. Ces personnes âgées vivent une précarité financière à la retraite, si tant est qu’elles puissent prendre cette retraite, car leurs possibilités d’épargner sont très limitées», a dit Hayden King, coauteur du rapport et directeur administratif du Yellowhead Institute, un organisme torontois.
Parmi les autres chiffres contenus dans l’étude, on peut lire que le revenu moyen des aînés des Premières Nations est de 29 500 $, celui des aînés métis est de 35 000 $ et celui des aînés inuits est de 35 900 $. Les aînés blancs, eux, ont un revenu moyen de 42 800 $. Le revenu moyen des aînés racialisés est par ailleurs de 29 200 $ avec un taux de pauvreté de 19,8 %, comparativement à 13,7 % pour les aînés blancs, indique-t-on.
Recommandations
Les auteurs recommandent notamment «d’éliminer les barrières à l’équité en matière d’emploi et d’améliorer l’accès aux régimes de retraite et à l’épargne-retraite en milieu de travail». On souhaite par ailleurs que les régimes de retraite publics du Canada soient bonifiés.
«La marginalisation économique et le manque de perspectives d'emploi durables ont un effet désastreux sur la prospérité future de la plupart des Canadiens racialisés. Persister dans cette voie est préjudiciable non seulement à leur existence, mais aussi à la société canadienne», a souligné pour sa part Mohammed Hashim, directeur général de la Fondation canadienne des relations raciales.