Une semaine après la mort tragique d’un explorateur belge au Groenland, l’aventurier québécois Sébastien Audy raconte les moments difficiles qu’il a vécu dans les jours qui ont suivi le décès de son partenaire d’expédition.
• À lire aussi: Le partenaire d'expédition d'un aventurier québécois meurt dans une crevasse
Les deux hommes en étaient à leur 31e jour d’exploration quand Dixie Dansercoer a fait une chute mortelle dans une profonde crevasse du secteur d’Upernavik, sur la côte ouest du territoire arctique.
«Mon partenaire marchait deux ou trois mètres devant moi et je l’ai vu tomber au fond de la crevasse, suivi par son traîneau», raconte M. Audy en entrevue à LCN.
L'accident s'est produit alors qu'ils effectuaient une expédition entre Narsarsuaq, à la pointe sud du Groenland, jusqu'à Qanaaq, au nord.
«J’ai été en mesure d’établir un contact auditif, mais après environ une heure, il n’y avait plus de réponse», poursuit Sébastien Audy.
Les secours sont arrivés quelques heures plus tard, mais n’ont pas été en mesure de retrouver le corps de M. Dansercoer, précise-t-il.
Et même si les deux hommes étaient expérimentés et bien conscients des risques reliés à leur aventure, bien peu de choses auraient pu être faites dans un cas comme celui-ci, regrette M. Audy.
«C’est une épreuve assez difficile, surtout les premiers jours qui ont suivi ce tragique accident», mentionne-t-il.
C’est d’ailleurs lui qui a annoncé la tragédie à l’épouse de M. Dansercoer, qui agissait tout au long de l’expédition comme coordonnatrice au camp de base.
«Ç’a été assez difficile de lui annoncer cette triste nouvelle, ainsi qu’aux enfants. Dixie avait 4 enfants et allait bientôt être grand-papa pour la première fois», indique Sébastien Audy.
Chose certaine, l’expédition l’aura marqué à jamais.
«C’était déjà une expédition où on a affronté beaucoup d’adversité. On a affronté deux grosses tempêtes (...) qui ont fait en sorte que c’était vraiment difficile de progresser. Ç’a été très difficile sur le corps», dit-il.
«Dans les jours qui ont précédé, on avait fait beaucoup de progrès. Les conditions du terrain commençaient à s’améliorer. Le moral des troupes était extrêmement bon. Alors ç’a été une grande tragédie que ça se termine de cette façon», déplore-t-il.
Mais bien que le tragique événement ait suscité une introspection chez Sébastien Audy, ce dernier a tout de même l’intention de poursuivre ses missions à l’avenir au bénéfice de la science. Il a d’ailleurs deux expéditions prévues en 2022 : une au Pôle Nord et une autre en Antarctique qui le mènera vers le Pôle Sud.