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Une troisième dose pourrait compliquer l’effort vaccinal

Photo Agence QMI, Joël Lemay

Une troisième dose de vaccin risque de brouiller les cartes de la campagne nationale pour contrer la propagation de la COVID-19, estiment des experts, déjà que les jeunes Québécois tardent à se faire vacciner.

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«Avec l’emphase qu’on a mise sur les effets secondaires, il y en a qui vont dire: avant d’aller me faire vacciner une autre fois, ça va me prendre des évidences assez fortes que j’ai besoin de ça», illustre Benoît Mâsse, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. 

«Ça pourrait un peu décourager la population», ajoute Kevin L’Espérance, épidémiologiste et biochimiste.

La compagnie Pfizer/BioNTech a annoncé jeudi prévoir bientôt demander l’autorisation pour une troisième dose de son vaccin contre la COVID-19, aux États-Unis et en Europe, notamment. L’objectif est d’assurer une meilleure protection immunitaire aux personnes déjà vaccinées. Alors qu’aucune donnée scientifique ne prouve pour l’instant qu’elle est nécessaire, il n’est pas impossible que la vaccination contre la COVID-19 devienne récurrente comme pour la grippe.

«Ça se pourrait très bien que dans le futur du coronavirus on ait à se faire vacciner de façon régulière, tous les ans, tous les deux ans, trois ans. Ce n’est pas impossible», mentionne Benoît Mâsse.

Plus difficile 

L’ajout d’une dose représenterait un défi supplémentaire pour rejoindre certaines franges de la population. Selon les données du 8 juillet de l’Institut national de santé publique (INSPQ), les tranches d’âge 12-17 ans et 18-29 ans ont les plus faibles couvertures vaccinales en province, avec respectivement 71,4% et 68,4% pour la première injection.

«Si on en a vraiment besoin, oui, ça pourrait compliquer les choses, qu’il y ait une baisse d’adhésion», affirme Christian Jacob, président de l’association des microbiologistes du Québec. Il ajoute cependant «qu’on aura toujours un fond d’immunisation», si le virus s’adapte au fil des prochains mois ou années.

Freiner les éclosions 

Québec a d’ailleurs annoncé cette semaine que si la situation épidémiologique se détériore, un passeport vaccinal serait instauré dès le 1er septembre, soit la date où tout le monde devrait avoir eu accès à ses deux doses. Seuls les endroits où le risque d’éclosion est plus important comme les gyms, les bars ou les restaurants seraient visés.

Cet outil pourrait limiter la propagation du virus, alors que le gouvernement a écarté l’idée d’un autre confinement majeur de la population en cas de 4e vague. 

Cependant, «ça ne devrait pas s’aligner sur une troisième dose potentielle, d’un point de vue de santé publique», estime Kevin L’Espérance.

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