Les propriétaires de bars crient à l'injustice: alors que les autres secteurs profitent de nouveaux assouplissements, leurs heures d'ouverture sont toujours limitées et la règle des deux mètres de distance s'applique dans leurs établissements.
«Depuis le début de la pandémie, les bars et les restos ont toujours été la dernière priorité du gouvernement. Pourtant, Montréal est reconnue mondialement pour ses restaurants, est reconnue mondialement pour sa gastronomie, est reconnue mondialement pour son "nightlife" et, là, on est en train de perdre tout ça», déplore Mathieu Ménard de la Nouvelle association des bars du Québec.
«Ils ont accumulé des dettes, pendant quasiment un an. Maintenant qu'ils commencent à y faire face, ils sont très inquiets. Ils ont vraiment hâte d'arriver à 100%, que leurs commerces fonctionnent à pleine capacité», ajoute Renaud Poulin de la Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes.
Mais Québec ne laisse entrevoir un allégement des mesures qu’à l'automne, même si la vaccination progresse déjà rondement.
Pour accélérer le processus, les propriétaires de bars aiment bien l'idée d'imposer, comme en France, un passeport vaccinal où il faudra montrer une preuve de vaccination ou alors un test négatif à la COVID pour rentrer.
«Si on me dit "écoute, Mathieu, on va vous demander d'avoir quelqu'un à la porte, une hôtesse ou un gardien de sécurité, pour pouvoir vérifier les passeports vaccinaux, mais en contrepartie, on vous laisse rentrer à pleine capacité à l'intérieur de vos établissements", eh bien, moi, je vais dire oui», indique M. Ménard.
«Il y a beaucoup de propriétaires qui nous ont appelés, depuis l'annonce, depuis deux ou trois jours, puis ils veulent avoir le passeport vaccinal, pour pouvoir ouvrir à pleine capacité le plus vite possible», précise M. Poulin.
Mais la mairesse Valérie Plante appelle à la patience.
«On se déconfine, les règles sont allégées, mais il faut aussi évaluer comment ça se passe. Je ne vous cacherai pas que la dernière chose que je souhaite, c'est que Montréal recule», dit-elle.