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«Encore beaucoup de gens peuvent être infectés au Québec»

La course contre les variants, et notamment contre le Delta est bien enclenchée au Québec. Si 81% des 12 ans et plus ont obtenu une première dose, seulement 50% de la population est adéquatement vaccinée avec deux doses, ce qui n’est pas suffisant pour protéger la population. 

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«Tant qu’on n’aura pas les personnes vaccinées avec deux doses, on ne sera jamais certains: 50% de la population c’est encore beaucoup de monde qui peut se faire infecter, qui peut transmettre et avoir des risques d’hospitalisation énormes en termes de potentiel d’impacts sur la santé des gens et également sur les services de santé. On n’est pas à l’abri de vivre ce qu’on voit ailleurs», explique la professeure en biochimie la Dre Nathalie Grandvaux en entrevue à LCN. 

Partout dans le monde, sauf en Amérique latine, la pandémie continue d’accélérer. Un nouveau confinement est mis en place en Espagne, le port du masque redeviendra obligatoire dans le comté de Los Angeles, et les cas sont en nette augmentation aux États-Unis en raison du faible taux de vaccination.

Au Québec, les deuxièmes doses se font attendre, au point où Québec a lancé une loterie pour inciter la population à recevoir sa première ou deuxième dose de vaccin plus rapidement. 

Si la Dre Grandvaux salue le fait que le gouvernement mette en place des stratégies pour inciter les gens à se faire vacciner, elle se demande si cela suffira. 

«Je ne sais pas si on arrivera aux mêmes méthodes coercitives d’imposition du vaccin comme pour le personnel de santé en France, ce serait vraiment un changement de stratégie du gouvernement, mais s’il n’y a pas de réponse à des incitatifs constructifs, il va falloir se poser la question... et repenser à une stratégie différente», juge-t-elle. 

Autre élément qui peut être préoccupant sur notre système de santé, mais qui est peu pris en compte dans les données, le nombreux cas de COVID longue.

«Les symptômes à long terme, c’est une autre chose dont on tient très peu compte en ce moment, mais qui va inonder notre service de santé et avoir un impact sur la santé des gens», croit Dre Grandvaux.  

Rajuster les règles? 

Finalement, la professeure en biochimie se demande si les autorités devront rajuster les règles sanitaires en prévision de la fin de l’été et du retour en classe et la potentielle ouverture des frontières terrestres à la mi-août. 

«Avec la potentielle ouverture des frontières... Le momentum, le 15 aout, je trouve ça un petit peu dangereux. On va arriver juste au moment où les gens vont rentrer de vacances, on va voir ces ouvertures de frontières où l’on rentre à l’école, dans les cégeps, les universités. On va se retrouver à l’intérieur si les décisions restent telles qu’elles sont actuellement. On n’a pas eu de retour à savoir si on restait avec le modèle prévu soit sans masque et sans distance. Ça fait une combinaison un peu audacieuse et peut-être risquée.»

Mme Grandvaux aurait plutôt privilégié un retour graduel afin de voir de quelle façon le virus va réagir avec ces nombreux changements à l’automne, avant d’autoriser un retour massif en classe.

«C’est beaucoup de paramètres qui vont changer en même temps et si on a cette vague de Delta qui arrive avant que le 81% des gens vaccinés une dose reçoivent leur 2e dose, on risque de créer des problèmes qu’on pourrait largement éviter», conclut-elle. 

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