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Pompes à essence: des pépins d’approvisionnement dans plusieurs stations-service

À l’approche des vacances de la construction, les Québécois ne devraient pas être surpris si, au hasard de leurs escapades routières, certains malchanceux devaient se buter à des pompes à essence complètement vides.

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C’est le désagrément peu probable, mais probable tout de même, avec lequel des automobilistes pourraient devoir composer cet été, reconnaît après vérifications, la PDG de l’Association des distributeurs d’énergie du Québec, Sonia Marcotte.

En entrevue, cette dernière se montre rassurante. Il n’y aurait surtout pas lieu de paniquer. 

« On ne parle pas de pénurie de carburant, précise-t-elle. Au contraire, l’essence et le diesel sont disponibles en quantité. Il ne faut pas s’inquiéter, ni surtout s’empêcher de voyager. »

Le problème, explique-t-elle, en serait d’abord un d’approvisionnement des détaillants. Ou autrement dit, de la pénurie de main-d’œuvre qui frappe l’industrie du camionnage, dont les stations-service – comme tout autre détaillant – sont dépendantes pour leur approvisionnement. 

Écoutez l'entrevue de Danny St Pierre avec Nicolas Ryan, directeur des affaires publiques et porte-parole chez CAA Québec, sur QUB radio:  

Disette d’essence de 24 heures  

« La seule différence est que lorsqu’il manque des oranges à l’épicerie, il existe des produits de substitution. On peut se rabattre sur des clémentines ou des pamplemousses. Avec le carburant, c’est impossible. Le client le note tout de suite. »

Le Quotidien de Chicoutimi rapportait hier que des stations-service de La Baie, de Roberval et de Chicoutimi se sont retrouvées mardi avec des réservoirs à sec. Dans une station Shell du boulevard Talbot, à Saguenay, la disette aurait même duré 24 heures.

« Ce sont des choses qui peuvent arriver, reconnaît Carol Montreuil, vice-président de l’Association canadienne des carburants. Et pas seulement au Saguenay–Lac-Saint-Jean. On parle de retards, souvent de quelques heures à une demi-journée. C’est le genre de problème qui survient, en particulier en période de pénurie de chauffeurs que connaît l’industrie. »

Sans nier les problèmes de main-d’œuvre, le PDG de l’Association du camionnage du Québec juge que le reproche fait à ses membres est un peu trop facile. 

Comportements imprévisibles  

« Certes, l’industrie manque de chauffeurs. Mais ça n’explique pas tout, en particulier les problèmes de logistique et de planification, réplique Marc Cadieux. Lorsqu’un détaillant ne commande qu’un camion par semaine, alors qu’il lui en faudrait deux pendant l’été en raison des touristes, on ne peut quand même pas blâmer les chauffeurs. »

« Pour être entièrement juste, ajoute-t-il, il faudrait rappeler que les pétrolières ont vu leurs ventes facilement doubler depuis trois semaines. Et que cette hausse soudaine, que personne n’avait pu prévoir, les affecte, les pétrolières, comme toutes les autres industries [plein air, quincaillerie, immobilier, etc.], prises de court par les comportements parfois imprévisibles des consommateurs pendant cette pandémie. »

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