Trois mères originaires de France, mais résidentes temporaires à Québec, ont dénoncé plus tôt cette semaine l’inaction du gouvernement fédéral dans le dossier des enfants mineurs qui sont ou qui risquent d’être coincés en France, une situation à laquelle Ottawa a réagi.
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Plusieurs familles sont plongées dans l’incertitude depuis de nombreuses semaines et ont accusé le gouvernement de Justin Trudeau de ne pas intervenir dans ce dossier.
Les familles ont notamment remis en question le fait que les enfants soient traités au même titre que les touristes, même s’ils ont une fiche de visiteur, et ont demandé au ministère d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) de faire une distinction à ce niveau.
«Nous avons appris, comme beaucoup de famille, qu’il fallait avoir une exemption de voyage pour notre plus jeune fille», a témoigné samedi une mère de famille, Sandrine Devaux.
Mme Devaux craint que sa famille, rentrée en France depuis quelques semaines pour des raisons familiales, ne puisse pas revenir à Québec comme prévu.
«J’ai un permis de travail fermé. Mon conjoint est lié également à un employeur. On est des citoyens honnêtes. Quand j’entends dire par le ministre de l’Immigration qu’il doit protéger la population canadienne. Attendez, nos enfants ne sont pas des terroristes», a-t-elle expliqué.
Interpellé sur le sujet samedi, le député fédéral de Louis-Hébert, Joël Lightbound, a confirmé que cette impasse administrative n’a pas raison d’être.
«Il y a des failles administratives qui doivent être corrigées, en mon sens ça en est une et l’équipe du ministre et le ministre en sont bien saisis je peux vous l’assuré», a précisé le député libéral.
La seule solution qui est pour l’instant offerte aux parents est de prévoir leur voyage et de faire preuve de patience.
«La fameuse autorisation écrite d’IRCC, elle prend officiellement 14 jours ouvrables à obtenir, mais dans les faits nous on constate que c’est un peu plus long que cela. On parle plutôt de trois à quatre semaines de délais de traitement», a souligné Me Béatrice Lemay, avocate spécialisée en immigration, cabinet Immétis.
Pour ceux qui ont appris l’existence de cette nouvelle exigence une fois à destination, il n’y a pas de temps à perdre. Dans le cas de Mme Devaux, le retour à Québec est prévu à mi-août.
Et comme si ce n’était pas assez, certaines familles ont noté un manque de constance dans les réponses obtenues ou ont vu leur demande être refusée par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
«Le critère pour revenir au Canda ou pour que IRCC donne l’autorisation à des enfants, c’est de montrer que le voyage n’est pas discrétionnaire et il est essentiel», a indiqué Me Lemay.
Sandrine Devaux espère que le retour au Québec se passera sans incident, pour que sa fille puisse retrouver ses amis à temps pour la rentrée scolaire.