Zara Rutherford, 19 ans, tenait absolument à faire escale au Québec dans le cadre du projet « un peu fou » qu’elle vient d’amorcer : être la plus jeune femme à faire le tour du monde en solitaire. Si tout va comme prévu, elle atterrira à l’aéroport de Saint-Hubert lundi après-midi.
« Après ma longue traversée de l’Atlantique, je voulais aller quelque part que je connaissais et que j’aimais bien. Donc voilà, Montréal, c’était parfait ! » a confié hier la jeune pilote belgo-britannique au cours d’un entretien téléphonique avec Le Journal.
Zara Rutherford venait d’atterrir au Groenland au terme d’un vol de trois heures au départ de Reykjavik, en Islande.
« J’ai vu quelques icebergs. Il y a plein de neige et de glace. C’est magnifique », a-t-elle relaté.

Photo courtoisie
Rêve d’enfance
Ce n’est pas d’hier que Zara Rutherford rêve de battre ce record du monde. Ses deux parents sont pilotes et dès l’âge de 14 ans, elle a commencé à s’entraîner.
« Depuis que je suis vraiment très, très jeune... Honnêtement, je ne me rappelle plus trop ! Je regardais les avions voler au-dessus de ma tête et je me disais que ce serait vraiment incroyable de faire le tour du monde. C’est une idée que j’ai toujours eue en tête, mais je ne pensais jamais que ça allait se réaliser. Puis je me suis dit : pourquoi ne pas faire quelque chose d’un peu fou ? »
Son objectif : inciter les filles à s’intéresser aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie et à l’aviation. Et les encourager à suivre leurs rêves.
En juillet, le Britannique Travis Ludlow avait abaissé le record masculin en complétant son tour du monde à l’âge de 18 ans et 149 jours. Il avait fait escale à Sept-Îles.

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Avion ultraléger
Mme Rutherford vole à bord d’un avion ultraléger Shark de construction slovaque propulsé par un moteur Rotax fabriqué en Autriche par une filiale de la multinationale québécoise Bombardier Produits récréatifs (BRP). L’appareil pèse à peine 325 kilos.
« Ça bouge beaucoup, ce n’est pas très confortable, mais cet avion a été créé pour voler dans des situations compliquées, donc il n’y a aucun problème », a-t-elle indiqué.
La jeune pilote aurait aimé réaliser son périple avec un appareil entièrement électrique, mais un tel exploit n’a été réussi qu’une seule fois, il y a cinq ans.
« Pour l’environnement, ce n’est pas top, mais mon avion ne consomme pas beaucoup plus qu’une voiture. J’ai choisi le meilleur avion pour avoir le moins d’impact possible sur le climat », a-t-elle expliqué, en soutenant que son tour du monde ne nécessitera pas plus de carburant qu’un Boeing 747 qui vole pendant... 10 minutes.
Partie de Belgique mercredi, Zara Rutherford fera notamment escale aux États-Unis, en Amérique centrale, en Russie, en Chine, en Indonésie, au Myanmar, en Arabie saoudite et en Grèce. Elle doit être de retour en Belgique le 4 novembre.
L’inspirante jeune femme compte ensuite amorcer des études en génie dans l’espoir de réaliser un rêve qui pourrait la porter encore plus haut : devenir astronaute.
À son arrivée à l’aéroport de Saint-Hubert, Zara Rutherford sera accueillie par l’École nationale d’aérotechnique (ENA), où sont formés de nombreux travailleurs aéronautiques québécois.
Le tour du monde de Zara Rutherford

4 novembre
Fin prévue du périple à Courtrai-Wevelgem, Belgique
23 août
Escale à l’aéroport de Saint-Hubert
18 août
Départ de Courtrai-Wevelgem, Belgique