«Il faut montrer jusqu’où ça peut aller. Je voulais que ça fesse et ça va fesser», assure Nancy Morin, productrice du court-métrage «Mon dernier jour», qui vise à prévenir la violence conjugale et qui sera présenté au grand public, en première, ce samedi à Drummondville.
Ce film de Mme Morin et sa firme Productions Star NM raconte pendant 13 minutes l’histoire de Sofia, une jeune infirmière, amoureuse folle de son conjoint Kevin qui devient jaloux et agressif après avoir perdu son père et son emploi à cause de la COVID. Leur relation de couple prend alors des allures tragiques...
Ayant elle-même frôlé la mort à cause de la violence conjugale, la productrice voulait rappeler aux victimes que dénoncer, avant qu’il ne soit trop tard, peut sauver des vies. Cette femme de 49 ans encourage fortement les conjoints, hommes ou femmes, à consulter dès les premiers soupçons.

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Cette année, pendant que l’équipe travaillait sur ce court-métrage, pas moins de 14 féminicides sont survenus au Québec. Cette réalité a ajouté une urgence au message du film, mais le réalisateur, Steve Robillard, s'est assuré qu'il ne tombe pas dans le cliché.
«On s’est inspiré de ce que les gens vivent. On a essayé de montrer ce qui fait que tu vois noir, soudainement. Des couples vivent de beaux moments avant que tout dérape», indique M. Robillard.

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Intense et émotif
Steve Robillard était soucieux d’aborder ce dur sujet avec une touche artistique. Selon lui, le tournage, intense, a donné un résultat satisfaisant, considérant les moyens très limités. Les comédiens de talent ont livré l’émotion et rendu le court-métrage touchant.

Crédit photo courtoisie Denis Ducharme

Crédit photo courtoisie Denis Ducharme
«Quand l’équipe s’est réunie pour le visionnement final, les gens ont pleuré», confie-t-il.
L’actrice principale, Mélanie Dumais, ne se souvient pas d’avoir tourné la scène la plus rude du court-métrage, tellement la charge d’émotions était intense.
Cette femme, qui a aussi été victime de violence conjugale et s’en est sortie, témoignera samedi.
L’équipe souhaite que «Mon dernier jour» brise les tabous et ouvre le dialogue.
«Il ne faut pas avoir peur», insiste Mme Dumais.
Déjà, la bande-annonce a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux.
CAVAC
Le grand public est invité à visionner le court-métrage au cinéma Capitol de Drummondville, lors de la première, le samedi 28 août, qui débutera à 9 h avec un tapis rouge. Trois visionnements sont prévus à 10 h, 10 h 45 et 11h30.
Le coût d’entrée de 10 $ permettra de verser la moitié des profits aux Centres d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) qui viennent en aide aux victimes d’actes criminels. De l'information sur les services du Réseau des CAVAC ou d'autres services qui existent pour les personnes victimes de violence conjugale, les proches et les témoins seront à l'entrée de la salle de cinéma.
Après ces projections, «Mon dernier jour» sera présenté dans plusieurs festivals de films.
Nancy Morin est confiante de l’impact de sa production.
«C’est ça la réalité. On y va avec les vraies choses. Ça porte à réfléchir! Des hommes et des femmes me remercient de sensibiliser les gens», dit-elle.