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Ray-Mont Logistiques: Denis Coderre serait prêt à acheter le terrain de la discorde

PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD

S’il revient aux commandes de la métropole, Denis Coderre serait prêt à acheter le terrain de l’entreprise Ray-Mont Logistiques dans le secteur d’Hochelaga, lequel fait l'objet de poursuites judiciaires depuis 2017 entre la Ville de Montréal et son propriétaire.

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Le 12 août dernier, Karine Boivin-Roy, leader de l'opposition officielle au conseil municipal et candidate à la mairie de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, a d’ailleurs rencontré l’entrepreneur Charles Raymond, PDG de Ray-Mont Logistiques, afin de trouver une solution à l’impasse en cas de victoire de son parti lors des prochaines élections municipales.

Pour rappel, l’entreprise a lancé une poursuite de 373 millions $ contre la Ville en mars dernier, après avoir dû se tourner vers les tribunaux pour obtenir un permis de construction, qu’elle demandait depuis 2016.

«Au départ, on avait un propriétaire corporatif qui avait l’ouverture de vouloir trouver des solutions pour un développement harmonieux. Là, on se retrouve avec quelqu’un qui est pas mal moins enclin à vouloir collaborer avec la Ville, avec tout ce qu’elle lui a fait subir», s’est désolée Mme Boivin-Roy.

Déplorant l’absence de dialogue et la façon dont se sont déroulées les procédures jusqu’à maintenant, elle a pris l’initiative de rencontrer l’entrepreneur. Contacté par l'Agence QMI, celui-ci a confirmé les faits.

«Bien que nous soyons encore loin de la vente du terrain, nous croyons qu’il est responsable d’étudier cette option si elle permet une meilleure cohabitation», a mentionné Charles Raymond.

Les démarches de Mme Boivin-Roy ont obtenu l’aval de son chef, Denis Coderre, qui est prêt à s’assoir à la table de négociation au lendemain d’une victoire électorale le 7 novembre prochain.

«Aujourd'hui, la Ville de Montréal est impuissante. D'un côté, elle n'a pas de crédibilité pour parler au promoteur et de l'autre, elle n'est plus en mesure de soutenir la cause des citoyens», a dénoncé M. Coderre.

Pour Mme Boivin-Roy, les citoyens sont les grands perdants de cette histoire, alors que les démarches juridiques s’accumulent. Elle rappelle que la Ville doit maintenant s’en remettre à la bonne foi de Ray-Mont Logistiques en raison de ses deux défaites devant les tribunaux.

«Ce qui est très décevant, c’est qu’à tout moment, l’administration aurait pu parler à Charles Raymond. Ce n’est pas parce qu’il y a des procédures judiciaires en cours qu’on ne peut pas s’assoir et essayer de régler le dossier à l’amiable», a-t-elle souligné.

Fermeture du dialogue

Invitée à réagir sur le processus juridique au cours d’une mêlée de presse, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, semble croire que la discussion est encore possible.

«Il y a une table autour de laquelle la Ville, l’arrondissement et les propriétaires, nous nous assoyons pour trouver des solutions. C’est vraiment la volonté», a déclaré Mme Plante, qui indique que la Ville a choisi la voie de la médiation pour «s’éviter ces processus judiciaires».

Néanmoins, l'Agence QMI a pu mettre la main sur plusieurs lettres adressées à la Ville et à l’arrondissement, dans lesquelles l’entreprise souhaitait rencontrer son administration pour discuter de pistes de solution. Celles-ci sont toutefois restées lettre morte.

Par courriel, M. Raymond en a confirmé l’authenticité.

«Malgré le litige judiciaire avec la Ville, nous avons transmis près d’une dizaine de lettres et de demandes de rencontre aux élus de la Ville et de l’arrondissement pour tenter de déjudiciariser le conflit et de discuter de bonne foi des mesures que nous voulons mettre en place. Les élus n’y ont malheureusement jamais donné suite», a-t-il regretté.

Il ajoute qu’une seule rencontre a pu avoir lieu avec l’arrondissement, en avril 2018, au cours de laquelle il a proposé une quinzaine de mesures pour son projet, dont du verdissement et la création d’une piste cyclable.

«Les élus n’ont jamais donné suite à ces propositions et ont préféré poursuivre dans la judiciarisation du dossier», a dénoncé M. Raymond.

Malgré tout, l'homme d'affaires ne perd pas espoir, alors qu’il a écrit une énième lettre à l’arrondissement vendredi dernier.

Une longue saga

En 2016, Ray-Mont Logistiques, qui se spécialise dans le transbordement de marchandises entre les navires et les trains, avait acquis un terrain sur le site de l’ancienne «Canadian Steel Foundries», près du boulevard de l’Assomption.

L’année suivante, Ray-Mont Logistiques a effectué une demande de permis de construction à l’arrondissement pour construire une «plateforme logistique intermodale.» La demande a toutefois été refusée par le conseil d’arrondissement.

À la suite du refus, l’entreprise s’est tournée vers les tribunaux. En 2018, la Cour supérieure lui a rendu un jugement favorable, qui a ensuite été confirmé par la Cour d’appel en janvier 2021. Ce jugement exige que l’arrondissement délivre un permis de construction.

En mars, l’entreprise s’est à nouveau tournée vers les instances judiciaires, cette fois, pour demander un dédommagement de 373 millions $ pour compenser les pertes dues aux délais d’obtention des permis.

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