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Interdiction de vols directs: près de 11 000 Canadiens seraient coincés au Maroc

Une avocate montréalaise coincée au Maroc après l’interdiction de vols directs vers le Canada considère que le gouvernement canadien a laissé tomber ses ressortissants sans préavis. 

• À lire aussi: Le Canada suspend les vols directs en provenance du Maroc

«C’était la panique, la panique totale», raconte Me Nawal Benrouayene en entrevue au Québec Matin, lorsqu’elle a appris qu’elle ne pourrait rentrer au pays comme cela était prévu. 

L’avocate qui doit revenir le 6 septembre avec ses enfants a appris la nouvelle samedi soir, et rien ne laissait présager une telle mesure. 

«J’ai trois enfants, dont un de 2 ans. Je dois rentrer, mes enfants ont de l’école, moi j’ai du travail. Qu’est-ce que je fais?»

Dès que l’interdiction de vols directs a été annoncée, Me Benrouayene a contacté l’ambassade du Canada au Maroc, qui lui a suggéré de trouver un vol indirect, avec escale. 

Me Nawal Benrouayene | benrouayene-avocat.com/

«Savez-vous combien ça coûte un vol par escale? J’ai revérifié hier, ça coûte 3000$ par personne! On est quatre personnes, ça coûte 12 000$. Vous me demandez de payer des billets à 12 000$?», déplore Me Benrouayene. 

Selon elle, près de 11 000 personnes se retrouvent dans la même situation qu’elle.  

«Il y a des personnes qui ont perdu leur emploi. Une personne a le cancer du sein et elle n’aura plus de médicament dans quelques jours et l’équivalent n’existe pas au Maroc. Une autre personne a sa carte de résidence permanente qui arrive à expiration dans deux semaines et si ça expire, elle ne pourra pas entrer au Canada», détaille la porte-parole improvisée du groupe. 

Les ressortissants coincés tentent de s’organiser, ils communiquent entre eux grâce à des groupes Facebook et WhatsApp.  

«La priorité est de se trouver des vols indirects, je ne vous dis pas la flambée des prix... c’est effroyable.»

Au moment d’écrire ces lignes, l’avocate s’apprêtait à prendre un vol vers Istanbul, où elle devra se procurer un visa afin d’aller passer des tests PCR pour poursuivre son voyage vers le Canada. Elle prendra ensuite une correspondance par Londres, avant de revenir à Montréal, avec ses enfants. 

«On se sent abandonnés par notre propre gouvernement!»

Bien qu’elle comprenne que des voyageurs ont utilisé des tests falsifiés pour entrer au Canada, elle et son garçon de 17 ans sont entièrement vaccinés et ont respecté les règles. 

Me Nawal Benrouayene | capture d'écran | TVA Nouvelles

«Moi et les milliers de personnes qui restent au Maroc, on reste otages au Maroc alors qu’on a respecté les règles! Les gens qui ont falsifié les tests sont rendus au Canada! Ce sont les gens qui se sont conformés qui se retrouvent dans cette situation!» 

Des sit-in sont organisés devant l’ambassade du Canada au Maroc afin de faire pression sur le gouvernement canadien, et en demandant de l’aide. 

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