L’idée avancée par Denis Coderre d’acheter le terrain de Ray-Mont Logistiques est irréaliste, selon Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve à Montréal.
• À lire aussi: Ray-Mont Logistiques: Denis Coderre serait prêt à acheter le terrain de la discorde
«C’est quelque chose qui est très complexe, et pour la Ville de Montréal, ce serait un fardeau financier impossible à elle seule», a résumé M. Lessard-Blais, en entrevue téléphonique. Il qualifie la proposition de «simplisme électoraliste».
Pour rappel, en 2016, l’entreprise, qui se spécialise dans le transbordement de marchandises entre les navires et les trains, avait acquis un terrain, près du boulevard de l’Assomption, pour y construire une «plateforme logistique intermodale.
L’arrondissement a toutefois refusé sa demande de permis de construction, ce qui a donné lieu à une longue saga judiciaire. En mars, l’entreprise réclamait en Cour un dédommagement de 373 millions $.
Plus tôt cette semaine, l’auteur de ces lignes rapportait en exclusivité que l’équipe Coderre avait rencontré Charles Raymond, PDG de l’entreprise, pour discuter de la possibilité d’un rachat du terrain en question.
Dans un communiqué publié jeudi, Ray-Mont Logistiques a indiqué qu’il serait «illusoire» d’envisager un rachat pour un montant inférieur à 100 millions $, et qu’il faudrait également considérer ce qu’il adviendrait de son site dans le secteur du Sud-Ouest.
«Ceci exclut également, et complètement, les procédures judiciaires pour les dommages et intérêts causés au projet dans MHM et pour lesquelles il sera nécessaire de trouver un règlement», a également spécifié l’entreprise dans sa missive.
Le 11 août dernier, un groupe de travail a été mis sur pied pour entamer des discussions entre la population, l’entreprise et la Ville afin de trouver un dénouement à la situation actuelle.
«La situation est extrêmement sensible pour la Ville de Montréal, surtout que l’entreprise continue d’amener de nouveaux éléments au dossier», a rappelé M. Lessard-Blais, qui n’hésite pas à qualifier la procédure en Cour de «poursuite-bâillon».
Il ajoute avoir écrit au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, pour connaître les paramètres qui pourraient mener à l’ouverture d’un dossier au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
En marge d’un point de presse vendredi matin, Denis Coderre est revenu rapidement sur le sujet.
«Ce qu’on propose comme achat, ça coûte moins cher que ce que ça peut coûter au bout de la ligne [avec la poursuite]», a-t-il déclaré, en ajoutant que sa proposition est «réaliste» d’un point de vue financier pour la Ville de Montréal.
Il ajoute que Charles Raymond est dans ses droits, et que le lien de confiance avec la Ville a été brisé en raison d’une fermeture du dialogue.