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11 septembre 2001: des Québécois n’ont rien oublié

Le temps passe, mais leurs souvenirs du 11 septembre 2001 les habitent toujours. Après 20 ans, des Québécois présents à New York ce jour-là se rappellent être passés de l’incompréhension à l’horreur.

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Quand un avion a percuté la première tour du World Trade Center, à 8 h 46, plusieurs ont pensé d’abord à un tragique accident.

« La panique s’est installée quand le deuxième avion a frappé, quand on a réalisé que ce n’était pas une erreur de pilotage », se souvient Sylvain Guimond, à l’époque consultant en biomécanique pour l’équipe de hockey des Rangers de New York.

À ce moment, personne ne savait encore que des terroristes affiliés à Al-Qaïda avaient détourné quatre vols dans des attentats-suicides qui deviendront les plus meurtriers de l’histoire contemporaine. 

Rassurer les proches 

Dans les heures qui ont suivi, des Américains, mais aussi de nombreux Québécois qui se trouvaient à Manhattan, ont fui les lieux et ont tenté de communiquer avec leurs proches morts d’inquiétude. 

Un policier et d’autres citoyens erraient dans les décombres poussiéreux après l’effondrement des tours jumelles.

Photo AFP

Un policier et d’autres citoyens erraient dans les décombres poussiéreux après l’effondrement des tours jumelles.

« Ma mère a pensé qu’elle avait perdu son fils en direct », se rappelle Philippe Cannon, qui était au téléphone avec elle lors de l’effondrement de la première tour, à une rue de son hôtel. 

Après avoir réussi à la joindre, le directeur de production a passé le reste de la journée à retrouver comme il le pouvait la centaine de Québécois qui préparaient une importante vitrine culturelle prévue cette semaine-là. 

« À partir du moment où t’as vécu [les attentats de près], tu relativises plus facilement quand tu fais face à des crises », constate-t-il, avec le recul. 

À un cheveu de la mort 

Pour d’autres, les attaques terroristes auxquelles ils ont échappé de justesse ont servi de rappel brutal que la vie ne tient qu’à un fil. 

M. Guimond, par exemple, a eu la vie sauve grâce à un changement de plan de dernière minute.

Une chambre d’hôtel l’attendait au World Trade Center la veille, mais il avait finalement passé la nuit au Madison Square Garden, à environ 5 km de là.  

« J’ai été chanceux de pouvoir revenir [en vie], dit-il, méditatif. J’avais des enfants pas très vieux à l’époque, et je me dis qu’il y a beaucoup de parents qui ne sont jamais rentrés à la maison ce soir-là. »

Profondément ébranlé par son expérience, il a par la suite composé plusieurs poèmes pour « se libérer un peu » du poids des souvenirs.  

Une « épiphanie » 

Le 11 Septembre a aussi changé le cours de la vie de Line Gros-Louis, une Huronne-Wendate, qui logeait dans un hôtel en face des tours jumelles avec son conjoint. 

Pendant que le couple s’empressait de quitter New York le plus rapidement possible, « on s’est arrêtés et une petite voix m’a dit : “si t’étais morte, tu pourrais pas faire de la poterie” ». 

C’est un peu cette « épiphanie » qu’il l’a convaincue de se consacrer à temps plein à la poterie, un art qu’elle pratique encore aujourd’hui. 

Son conjoint et elle sont ensuite retournés à New York en novembre 2001 pour récupérer leurs valises abandonnées dans l’urgence.

« C’est là qu’on a vu l’ampleur du désastre. C’était une sensation de désert, comme si l’âme de la ville n’était plus là », témoigne-t‐elle, évoquant l’épaisse couche de poussière qui recouvrait les environs.

À chacun son histoire 

Si ces trois Québécois étaient à New York ce jour-là, témoins directs d’un événement historique, Philippe Cannon souligne que tout le monde a « son » 11 Septembre.

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