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Trump critique Biden et «l'horrible» retrait d'Afghanistan

L'ex-président républicain Donald Trump, s'exprimant à l'occasion du vingtième anniversaire du 11 septembre, a dénoncé samedi «l'horrible» retrait des troupes américaines d'Afghanistan et «l'incompétence» de Joe Biden dans sa gestion de la fin de la plus longue guerre des États-Unis.

«C'est un jour très triste pour de nombreuses raisons», a-t-il dit en visitant un commissariat de Manhattan.

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«C'est horrible ce qu'il s'est passé» en Afghanistan, a-t-il lancé aux policiers qui l'avaient accueilli chaleureusement.

«On dirait qu'on a battu en retraite, qu'on a abandonné et ils ont utilisé le mot "capituler", a-t-il ajouté. On n'a pas capitulé, nos personnels n'ont pas capitulé et nos militaires sûrement pas.»

«Nous avons fui l'Afghanistan, quel moment horrible (avant) le 20e anniversaire des attentats», a-t-il dit, avant de visiter une caserne de pompiers voisine où il a aussi reçu un accueil enthousiaste.

L'intervention américaine en Afghanistan, déclenchée après les attaques d'Al-Qaïda le 11 septembre 2001 qui ont fait près de 3000 morts, s'est terminée dans le chaos après la victoire éclair des talibans qui ont repris le pouvoir à Kaboul mi-août.

L'administration Trump avait conclu un accord avec les combattants islamistes en février 2020, qui prévoyait un retrait américain en mai 2021 en échange d'assurances sécuritaires.

Son successeur, Joe Biden, a reporté la fin de ce retrait au 31 août, mais il a été pris de court par l'assaut des talibans.

Un gigantesque pont aérien a été mis en place dans l'urgence pour évacuer des milliers de citoyens américains et des civils afghans ayant collaboré avec les États-Unis, marqué par des scènes de chaos à l'aéroport de Kaboul et un attentat du groupe État islamique qui a tué 13 militaires américains et plus de 100 civils afghans.

Dans la matinée, l'ex-président avait déjà sévèrement critiqué l'action de son successeur démocrate à la Maison-Blanche dans un message vidéo.

«C'est aussi un triste moment pour la façon dont notre guerre contre ceux qui ont fait tant de mal à notre pays s'est terminée la semaine dernière», avait-il déclaré après avoir rendu hommage au «courage» des pompiers, policiers ou secouristes intervenus lors des attentats.

AFP

«Le dirigeant de notre pays est passé pour un idiot», avait lancé M. Trump.

«Nous aurons du mal à nous remettre de l'embarras que cette incompétence a causé», avait poursuivi le milliardaire dans sa vidéo.

Il avait aussi dénoncé la saisie par les talibans d'équipement militaire américain «sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré».

Donald Trump, qui n'a pas participé à la cérémonie d'hommage officielle à New York, commentera samedi soir un match de boxe opposant l'ex-champion du monde des poids lourds Evander Holyfield à l'étoile brésilienne des arts martiaux mixtes Vitor Belfort.

Biden se défend à nouveau 

Biden a défendu samedi sa décision de retirer les troupes américaines d'Afghanistan, en marge des cérémonies du 20e anniversaire, affirmant que les États-Unis ne pouvaient "envahir" tous les pays où se trouve Al-Qaïda.

«Est-ce qu'Al-Qaïda pourrait revenir? Oui, mais je vais vous le dire, ils sont déjà de retour dans d'autres endroits», a-t-il dit aux journalistes à Shanksville, en Pennsylvanie, où l'un des quatre avions détournés par les jihadistes d'Al-Qaïda s'était écrasé il y a 20 ans.

«Quelle est la stratégie? Nous devons envahir tous les endroits où se trouve Al-Qaïda et y laisser nos troupes? Soyons sérieux!», a-t-il ajouté.

Le président des États-Unis, très critiqué pour le retrait chaotique d'Afghanistan le 31 août dernier, a répété qu'essayer d'unifier les Afghans avait été une erreur.

AFP

Biden estime que les Américains avaient accompli leur mission en tuant Oussama Ben Laden, le fondateur d'Al-Qaïda, et en neutralisant le réseau jihadiste dans sa base afghane.

Biden traverse une passe politique difficile depuis la prise du pouvoir des talibans à Kaboul, le 15 août, et l'évacuation dans la précipitation de plus de 120.000 personnes d'Afghanistan dans une opération militaire organisée par l'armée américaine. Mais il a affirmé que la baisse de sa popularité ne l'inquiétait pas. 

«Je suis un grand garçon. Je fais ce travail depuis longtemps», a dit le président américain, âgé de 77 ans et vétéran de la politique américaine.

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