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De la surveillance pour un mafieux

Les accusés Marie-Josée Viau et Guy Dion (sans masques en mortaise) à leur procès pour meurtres au Centre judiciaire Gouin à Montréal, lundi.

Photos Pierre-Paul Poulin et d'archives

Les accusés Marie-Josée Viau et Guy Dion (sans masques en mortaise) à leur procès pour meurtres au Centre judiciaire Gouin à Montréal, lundi.

Le pompier accusé d’avoir participé aux meurtres de deux frères et d’avoir ensuite incinéré les cadavres dans sa cour avait déjà fait de la surveillance pour la mafia, a-t-il avoué mercredi, même s’il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire.

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« Il n’y avait pas de consignes... Je surveillais un stationnement pour des personnes ou des véhicules louches. J’y allais avec ma connaissance, si j’avais vu quelque chose, j’aurais sifflé », a affirmé Guy Dion en témoignant pour sa défense mercredi au Centre judiciaire Gouin à Montréal.

Avec sa conjointe de 46 ans Marie-Josée Viau, l’homme de 50 ans est accusé des meurtres des frères Vincenzo et Giuseppe Falduto et d’avoir comploté leur mort en juin 2016. 

Selon la Couronne, Viau et Dion auraient assisté un tueur à gages de la mafia et son complice à éliminer les frères dans le garage du couple à Saint-Jude, près de Saint-Hyacinthe, en Montérégie. Les accusés auraient ensuite nettoyé les traces du crime en brûlant les corps dans leur cour.

L’assassin est toutefois devenu délateur en 2019, et a obtenu des déclarations incriminantes des accusés.

Or, pour sa défense, Dion a affirmé avoir menti à ses complices allégués. Il a juré n’avoir jamais brûlé les dépouilles, mais plutôt les avoir mis dans une voiture qui a été déposée chez un « Guidou » à Saint-Guillaume, à une trentaine de kilomètres de Saint-Jude.

« On a fait croire qu’on les a fait brûler parce qu’on s’était arrangé avec Salvatore Scoppa, quelqu’un de très influent qui peut être très agressif », a dit Dion.

Pour l’argent 

En contre-interrogatoire mercredi, l’accusé a expliqué s’être renseigné sur Scoppa, qui a été assassiné en 2019, sur internet avant d’accepter de faire de la surveillance pour lui, en échange de 300 $. La demande a été faite par un complice du tueur à gages, pour qui Dion entreposait un arsenal dans son garage.

« Pour moi, les petites jobs qu’il faisait [pour Scoppa], c’était du carrelage », a-t-il naïvement affirmé pour ensuite dire avoir compris que ce n’était « pas juste ça ».

Questionné à savoir si le fait d’entreposer des armes faites pour tuer n’allait pas à l’encontre de son travail de pompier qui sauve des vies, Dion s’est défendu.

« Moi j’y touchais pas », a-t-il dit, ajoutant avoir pris cette décision, car il était payé 1000 $ par mois.


Le contre-interrogatoire de Guy Dion se poursuivra jeudi.

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