Mercredi, Pierre-Olivier Zappa s'est fait voler son catalyseur, comme plusieurs autres Québécois, alors que ça devient un fléau de plus en plus commun.
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Le catalyseur est une petite pièce sous la voiture recherchée par des criminels, notamment parce qu’elle contient des métaux qui ont vu leurs prix exploser au cours des derniers mois, dont le rhodium.
Le prix du rhodium a atteint un sommet au cours des derniers mois, puis a redescendu, mais il est encore assez dispendieux pour que des criminels viennent voler des pièces de voiture.
«Les concessionnaires ont été frappés par ces attaques-là pour des véhicules neufs», explique Robert Poëti, président-directeur général de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.
Il souligne que des mesures ont été prises, comme des éclairages au LED, des caméras, des systèmes de sécurité et des clôtures.
«Ces gens-là sont filmés quand ils viennent chez les concessionnaires, donc évidemment il y a eu des arrestations. C’est un groupe organisé de petits bandits et de voleurs qui se spécialisent dans ce type de vol là.»
Par contre, les mesures accrues des concessionnaires veulent dire que les criminels se sont déplacés dans la rue.
«C’est difficile si vous n’avez pas de garage à l’intérieur de protéger votre voiture quand elle est à l’extérieur», dit M. Poëti. «On s’entend que ce ne sont pas les 6 millions de véhicules au Québec qui sont protégés.»
Le problème a lieu aux quatre coins du Québec, en Estrie, en Outaouais et à Montréal, entre autres.
Des pistes de solutions pour contrer le problème
Le fléau est loin de se régler, et une des solutions vient des corps policiers, selon M. Poëti.
«Ce petit réseau-là, il se déplace», dit-il. «Il va faire un bout de temps dans un secteur, et ensuite se déplacer dans un autre. Il n’y a pas 18 réseaux, comprenons ça. Il faut que les corps policiers s’échangent l’information et qu’ils s’attaquent à ce problème-là parce que c’est réel.»
Si les constructeurs pouvaient penser à mieux sécuriser les catalyseurs, il faudrait que ça reste fiable.
«On comprend que c’est relié au système d’échappement. Il faut faire attention avec la chaleur sous les véhicules pour les risques d’incendie, là c’est plus technique», note M. Poëti.
Selon M. Poëti, il faudrait aussi observer les ferrailleurs ou autres acheteurs qui achètent des catalyseurs volés.
«C’est certain que les ferailleurs sont disciplinés par des lois, des règlements et des numéros de série», souligne M. Poëti.
Il explique qu'il faut surveiller ceux qui ne sont pas des ferrailleurs autorisés mais qui décident de faire le marché de catalyseurs.
«Il n’y en a pas 28 au Québec», dit-il. «Il y en a tellement qui se sont fait voler que c’est peu probable que dans le milieu du crime organisé de cette nature-là, ça ne se parle pas. Il faut le vendre, quelque part. Et à partir de là, il faut que les policiers déploient les effectifs nécessaires pour ce dossier-là. Ça a un impact sur la sécurité des citoyens.»