Une mère de cinq jeunes enfants prise dans une relation toxique depuis 10 ans aurait été assassinée par son ex-conjoint lundi dans Lanaudière, portant le nombre de femmes victimes de meurtres conjugaux à 15 cette année.
« Personne ne mérite de mourir d’un féminicide comme ma fille. J’ai pleuré toute la journée. Je ne comprends plus rien. Ça ne me rentre pas dans la tête qu’elle a été victime de ça », a confié avec émotions Nathaly Bherer, jointe par téléphone mardi soir.
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Sa fille de 32 ans, Andréanne Ouellet, aurait été tuée à Saint-Donat par son ancien conjoint, selon nos informations. Il s’agirait d’un homme de 36 ans toujours d’après nos sources. Les enfants de la victime n’auraient pas assisté au meurtre de leur mère.
« On n’a jamais approuvé leur relation. C’était toxique. Il n’y avait pas de dénouement heureux qui était possible. On savait qu’il allait se passer quelque chose. Andréanne a finalement mis fin à leur relation cet été. On pensait qu’elle était bien partie et on était soulagés, mais on sait ce qui s’est produit lundi », a déploré Mme Bherer.
Double choc
La grand-mère de cinq petits-enfants, tous âgés de moins de 10 ans, dit avoir subi un « double choc » en apprenant la mort de sa fille.
Mardi matin, les enquêteurs des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec (SQ) l’ont d’abord avisée que son enfant s’était probablement suicidée.

Photo courtoisie
Une scène de crime érigée autour de la résidence où Andréanne Ouellet a été retrouvée inconsciente lundi, à Saint-Donat.
À 15 h, la SQ informait finalement Nathaly Bherer que Andréanne Ouellet avait été victime d’un meurtre.
« Au début, j’étais triste de savoir que ma fille avait mis fin à ses jours. Après, ça s’est rapidement transformé en colère en sachant que c’était un féminicide. Personne ne devrait partir comme ça. Je suis tombée des nues », a raconté Mme Bherer.
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Cette dernière a mentionné avoir hurlé en voyant les nouvelles par rapport à la mort de sa fille à la télé en fin de journée.
Nathaly Bherer a accepté de parler au Journal puisqu’elle souhaite avant tout que la mort de son enfant sonne l’alarme auprès du gouvernement. Elle exige plus de ressources pour les femmes qui vivent de la violence conjugale comme sa fille.
Besoin d’aide
« Ma fille a vécu de la violence verbale, oui. Elle avait besoin d’aide. C’est aussi quelqu’un d’orgueilleux. Elle avait besoin de ressources pour l’aider avec le père de ses enfants, mais elle n’en trouvait pas », a critiqué la grand-mère.
Celle-ci a avoué qu’Andréanne Ouellet souffrait d’ailleurs de problèmes de santé mentale.
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« Ils ont aussi des problèmes avec la DPJ. Ça fait longtemps qu’on a une épée au-dessus de notre tête et on sait que quelque chose va arriver. Aujourd’hui, c’était le grand coup », a-t-elle laissé tomber.
Environ 24 heures après le crime, l’ex-conjoint d’Andréanne Ouellet a été arrêté par les policiers.
Il devrait comparaître mercredi au palais de justice de Joliette.
– Avec Maxime Deland, Agence QMI
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Les 15 victimes de 2021
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