Le suspense de l'élection fédérale reste entier dans le comté de Trois-Rivières, où le dépouillement judiciaire de quelque 60 000 bulletins de vote sera entrepris à 13 h, mardi.
• À lire aussi: La Cour entend la requête en dépouillement judiciaire dans Trois-Rivières
• À lire aussi: Élections fédérales: recomptage demandé par les conservateurs dans Trois-Rivières
• À lire aussi: Le candidat bloquiste René Villemure remporte la circonscription de Trois-Rivières
L’exercice se déroulera sous la supervision d’un juge la Cour Supérieure, qui aura le dernier mot dès que naîtra un doute sur la validité d'un bulletin de vote.
Le bloquiste René Villemure, vainqueur par 92 voix lors de l’élection du 20 septembre, n'a pas voulu commenter à la veille de l'exercice.
Le candidat conservateur Yves Lévesque, lui, l'aborde avec sérénité et philosophie. «Je pense que c'est important pour la démocratie d'aller voir et, à la fin, si le gagnant est le même, ça sera la même chose. S'il y a un changement, c'est sûr qu'on va être content.»
Il s'agira du troisième dépouillement judiciaire depuis un peu plus de 20 ans en Mauricie.
À la surprise générale, à l'élection provinciale de 2003, la péquiste Noëlla Champagne et le libéral Pierre-A. Brouillette étaient arrivés à égalité avec 11852 voix chacun à l'issue d'un nouveau comptage au Palais de justice de Trois-Rivières.
À l'époque, la firme Léger et Léger avait établi à moins d'une chance sur un milliard la probabilité que pareille chose se produise.
«Le juge se lève. Il rajuste sa toge et il dit, "devant l'égalité", et là tout le monde est sonné, "je n'ai d'autre choix que de déclarer l'élection nulle et qu’elle sera reprise le 20 mai"», s’est rappelé l'ex-députée qui avait remporté le nouveau scrutin.
Trois ans auparavant, lors de l'élection fédérale dans le même comté, le bloquiste Marcel Gagnon, à l'issue d'un nouveau dépouillement, avait battu par 15 voix seulement la libérale Julie Boulet.
Le soir de l'élection, c'est pourtant Julie Boulet qui avait été proclamée gagnante. «C'est dur le recomptage parce que tu ne dors pas bien. Tu te questionnes. Tu te dis qu'est-ce qui va arriver, comment ça va se terminer. Tu as beaucoup d'attente. Tu as peur d'être déçue», a commenté Julie Boulet 21 ans plus tard.