Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger revenaient doucement en ligne mardi, ont constaté des journalistes de l'AFP et de nombreux utilisateurs, après plus de six heures de panne, un incident sans précédent pour le groupe californien déjà très décrié.
Sur le site Downdetector, qui suit les pannes des services numériques et qui a identifié celle du géant des réseaux sociaux comme «la plus importante qu'il ait jamais observée», les signalements d'incidents étaient largement en baisse vers 18h.
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Les trois applications sont une propriété de Facebook et fonctionnent selon la même infrastructure.
Elles ont cessé de fonctionner à partir de 11h45 environ en Amérique du Nord. Des problèmes ont aussi été constatés jusqu’en Inde, selon des internautes.

«Nous sommes au courant que certaines personnes ont du mal à accéder à nos applications et produits. Nous travaillons à un retour à la normale le plus rapidement possible et nous présentons nos excuses pour ce désagrément», a tweeté Andy Stone, un porte-parole de Facebook.
À Wall Street, le cours de Facebook, déjà en baisse en début de séance, accélérait ses pertes et chutait de près de 6%.
L'entreprise n'a pas réagi immédiatement à une sollicitation de l'AFP sur la panne.
Facebook laisse normalement filtrer peu de détails sur les causes des pannes et n'a pas tendance à les expliquer même une fois qu'ils sont réglés.

Lors de l’une des plus grandes pannes de Facebook, survenue en juillet 2019, l’entreprise de Mark Zuckerberg s’est peu expliqué sur les causes de l’incident. Le réseau social a simplement expliqué qu’un problème avait été déclenché lors «d’opérations de maintenance de routine».
3 milliards d’utilisateurs mensuels
La plateforme aux près de 3 milliards d'utilisateurs mensuels traverse l'une des pires crises sur sa réputation depuis deux semaines, à cause des révélations d'une lanceuse d'alerte.
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Ancienne ingénieure-chef de produit chez Facebook, Frances Haugen a fait fuiter de nombreux documents internes et a accusé le groupe de «(choisir) le profit plutôt que la sûreté» de ses utilisateurs, dans un entretien diffusé par la chaîne CBS dimanche.
Avant son départ de l'entreprise, en mai, Frances Haugen avait emporté avec elle de nombreux documents issus de recherches internes à l'entreprise et confiés notamment au Wall Street Journal.

Dans un article publié mi-septembre, le quotidien a révélé, sur la base de ces informations, que l'entreprise effectuait des recherches sur son réseau social Instagram depuis trois ans pour en déterminer les effets sur les adolescents.
Les études évoquent notamment les liens entre le mythe du corps féminin idéal véhiculé par de nombreux contenus sur les réseaux et les risques pour la santé mentale des adolescentes complexées.
La lanceuse d'alerte est aussi revenue sur le scrutin présidentiel américain de novembre 2020, quand Facebook avait modifié ses algorithmes pour réduire la diffusion de fausses informations.
Mais selon Frances Haugen, «dès que l'élection a été terminée», le groupe les a reconfigurés comme avant, «pour donner la priorité à la croissance plutôt qu'à la sûreté», a-t-elle soutenu dans son entretien à l'émission «60 Minutes», sur CBS.
Elle doit être interrogée mardi par les élus américains lors d'une audition consacrée à l'impact de Facebook et Instagram sur les jeunes utilisateurs, une semaine après une longue séance de questions des sénateurs adressées à Antigone Davis, responsable de la sécurité et de l'enfance au sein de la firme.