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NPD: l’avenir de Jagmeet Singh en péril

Après des résultats plutôt décevants aux dernières élections fédérales, l’avenir de Jagmeet Singh comme chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) est en péril.

«M. Singh fait face à des résultats catastrophiques si on regarde ça d’un point de vue de l’évolution de ce parti, estime André Lamoureux, chargé de cours au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Le parti a dépensé 25 millions $ et a obtenu un siège de plus.»

Le parti de gauche n’a pas obtenu les résultats espérés tant au Québec, où il a récolté qu’un seul siège pour une deuxième élection de suite, et en Ontario, où il a remporté à peine cinq sièges.

«La descente a été vertigineuse depuis 2011. Comment un parti peut-il envisager le fait de maintenir son chef? s’interroge M. Lamoureux. Pour un parti qui lutte pour la prise du pouvoir, ce qui s’est produit en septembre, c’est vraiment un échec monumental.»

Selon lui, le virage «communautarisme» qui a entrepris le NPD a fait en sorte que la formation politique a perdu son orientation sociale-démocrate-universaliste qu’on connaissait jadis.

«Dans la plateforme du NPD, il n’y avait rien sur les enjeux fédéraux dans la campagne électorale. Jagmeet Singh essayait de faire grimper sa popularité en intervenant dans des domaines qui sont tous de compétences provinciales (...) et donc on a perdu un peu le fil conducteur», analyse André Lamoureux.

À son avis, le NPD aurait gagné à miser sur des enjeux qui touchent le mouvement ouvrier dans l’Ouest, l’égalité homme-femme, les francophones hors Québec et même des enjeux spécifiques au Québec, entre autres.

«Ce problème-là, il existe même en France avec le Parti socialiste. C’est un virage vers une gauche communautariste prônant l’action surtout en fonction des minorités. (...) Ça fait en sorte qu’on se détache de la majorité de la population», explique-t-il.

André Lamoureux cite en exemple les ouvriers de l’Ouest à qui on ne propose aucune alternative alors qu’on veut abolir l’exploitation des énergies fossiles.

«Il faut avoir une proposition, mais c’est compliqué, d’une industrie qui va être aussi rentable pour les gens qui travaillent dans l’Ouest. On ne peut tout simplement dire on va mettre à l’exploitation des énergies fossiles», conclut-il.

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