Le Saguenay-Lac-Saint-Jean pourrait aussi avoir recours aux «super ambulanciers paramédicaux», formés pour prodiguer des soins avancés, jusqu’à maintenant réservés aux grands centres.
Ils sont actuellement 10 techniciens-ambulanciers à suivre la formation de «super ambulancier» offerte par l'Université de Montréal, à Chicoutimi, tout en travaillant.
Déjà en exercice à Montréal, c'est la première fois que les «super ambulanciers» débarquent en région.
«J'ai vu la valeur ajoutée qu'apporte une formation comme celle-là, et la différence sur le terrain à tous les jours dans mon ambulance», a affirmé Sylvain Dufour, formateur et actuellement le seul à posséder cette formation au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
«Je trouve que c'est une évidence qu'on ait un service comme ça en région», a-t-il ajouté.
Pour devenir un «super ambulancier», les techniciens doivent suivre la majeure en soins préhospitaliers d’urgence avancés offerte par l'Université de Montréal. Une fois formés, ils pourront, entre autres, administrer des médicaments, transférer des patients instables, évaluer les états critiques et faire des intubations.
«C'est une formation universitaire de deux ans à temps plein. Il faut y croire. C'est un beau défi. Être capable de se renouveler un peu et d'agrandir nos connaissances. C'est vraiment quelque chose de spécial», a souligné Hugo Bouchard, étudiant à la majeure.
«C'est la reconnaissance de certaines pathologies, de certaines maladies que l'on est capable de déceler plus rapidement. D'être capable de mettre la puce à l'oreille au médecin et au personnel infirmier», a ajouté Hugo Bouchard.
Faire valoir sa place dans le réseau
Le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean dit appuyé le projet, encore l’essai, mais sans en assurer la place dans le réseau.
«C'est toujours une question de comment le réseau de la santé veut utiliser son personnel», a expliqué Sylvain Dufour.
«On espère de tout coeur qu'il y aura une continuité sur le terrain. On va leur prouver. Il n'y a jamais eu autant de nécessité d'avoir ces [ambulanciers] paramédicaux sur le terrain. On a vraiment besoin de leurs compétences. Pour l'instant, on les forme et la suite ne m'appartient pas», a poursuivi le formateur.
Selon lui, le ministère de la Santé devrait tenir compte de la réalité régionale, bien différente de celle des grands centres, comme Montréal, et envisager attentivement la possibilité d’intégrer les «super ambulanciers» sur le terrain, sans forcément «faire un copier-coller» de ce qui se fait dans la grande ville.
Bien que le rôle des «super ambulanciers» soit incertain à la sortie des classes, Carl Simard, qui suit actuellement la formation, y a trouvé son compte. «On s'est embarqué dans ce projet-là en n'ayant pas trop de débouchés dans la région, pour l'instant. Mais à la base, c'était vraiment pour augmenter mes connaissances.»
«La qualité de la formation régionale permet qu’on soit capable de faire une formation de qualité ici», a souligné Sylvain Dufour. Tout au long de leur parcours académique, les ambulanciers sont en contact avec de nombreuses infirmières et médecins de diverses spécialités.
Un partage de connaissances très apprécié. «La chance d'être avec un anesthésiste et de pouvoir intuber. Les stages en cardio à Chicoutimi qu'on a faits avec un cardiologue, ce sont des stages vraiment incroyables», a mentionné M. Simard.