Le phénomène de la «Grande Démission» est de plus en plus observé au Canada et aux États-Unis, un mouvement qui touche particulièrement les milléniaux.
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Selon le Guide salarial 2022 de Robert Half, le nombre de démissions au Canada et aux États-Unis a augmenté de 20% dans la dernière année, en comparaison à 2019.
Les milléniaux sont les plus représentés dans ces statistiques.
Les membres de cette génération seraient plus portés à changer d’emploi parce qu’ils recherchent notamment l’épanouissement personnel à travers leur carrière.
Mona-Lisa Prosper admet avoir changé d’emploi en raison de ses valeurs.
«Ce qui a motivé un peu mes changements d'emploi et de carrière au fil du temps, c'était de trouver un peu une manière d'avoir réellement un impact sur la société, et d'occuper un poste qui était vraiment lié à mes valeurs», explique la directrice entrepreneurs noirs de Futurpreneur Canada à TVA Nouvelles.
Pour Catherine Matusiak, une travailleuse autonome, c’est l’envie de voyager qui a plutôt guidé ses décisions.
«Il y a une grande partie de moi qui aime voyager, mais sur des longues périodes. Donc, c'est sûr que finir un emploi me permet après de partir en voyage», affirme-t-elle à TVA Nouvelles.
Attirer les travailleurs
Cette nouvelle vision de l’emploi complique la tâche des employeurs pour qui attirer les travailleurs est devenu un réel défi.
«Je dirais que les employés ne sont pas dupes. Ils savent que le marché de l'emploi, c'est un marché de candidats. Donc, si leur d'emploi actuel n'est pas un neuf sur dix, pour une raison X, ils vont tenter leur chance pour trouver un emploi où ils vont sentir que ça remplit toutes les cases, tous leurs besoins», constate Anne-Marie Deslauriers, chasseuse de têtes et présidente de Delan.
Le phénomène de la «Grande Démission» serait aussi une des conséquences de l’accès à l’information sur les postes grâce à internet.
«Il ne faut pas oublier qu'on parle ici de la génération Internet, donc ils savent beaucoup plus ce qui se passe. Ils magasinent, ce sont des consommateurs d’emplois maintenant. Ils magasinent le plus possible en pensant que l’herbe est plus verte ailleurs et en recherchant peut-être cette herbe plus verte et peut-être qu’on parle ici de changement même de secteur, non seulement d’emploi, mais de secteur d’activité très rapidement», rapporte Blandine Emilien, professeure en gestion des ressources humaines à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
La technologie n’aide pas seulement les milléniaux à dénicher leur emploi de rêve et à négocier leurs conditions de travail.
Elle s’avère aussi un nouvel outil populaire pour remettre sa démission puisque de nombreux milléniaux utilisent, entre autres, le réseau social TikTok pour y diffuser une vidéo annonçant leur départ.
- d’après les informations de Camille Kasisi-Monet