Une jeune infirmière de Québec qui refuse le vaccin contre la COVID-19 pour des raisons personnelles est prête à faire une croix sur sa carrière de rêve en santé «plutôt que de piler sur ses convictions».
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«Pour pouvoir donner aux autres, il faut d’abord se choisir soi-même. J’ai pris la décision de ne pas me faire vacciner, et la pression ou les menaces me donnent encore moins envie de changer d’idée», explique Sabrina Choquette, infirmière dans une agence de placement.
Lorsque le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé que tous les travailleurs de la santé devront être doublement vaccinés au 15 octobre – date finalement repoussée au 15 novembre – elle a senti que «son monde s’écroulait sous ses pieds.»
«J’ai fait mes études avec un bébé naissant. J’ai persévéré et travaillé si fort. Je venais tout juste de toucher à mon rêve d’être infirmière», raconte la mère de deux bambins.
Dépistage avant chaque quart de travail, retrait de son milieu au moindre symptôme, port du masque et lavage des mains : elle est d’ailleurs prête à continuer de prendre ces mesures alternatives aussi longtemps qu’il le faudra afin de protéger la quarantaine de bénéficiaires du centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Saint-Augustin, à Québec, dont elle s’occupe.
Peur du vaccin
Loin d’être une antivaccin, assure-t-elle, la femme de 25 ans a quelques craintes par rapport à cette injection précisément, dont le risque de développer une myocardite, une inflammation du muscle cardiaque.
Une vaste étude américaine récente indique pourtant que le risque d’une myocardite est multiplié par 18 lorsqu’on est atteint de la COVID-19, soit bien davantage qu’avec la vaccination.
Elle a aussi des craintes puisqu’il s’agit d’un premier vaccin ARN sur le marché et parce que certaines femmes ont rapporté des effets secondaires sur leur menstruations après la vaccination.
« J’ai un malaise avec cela, car on n’a pas d’études là-dessus », dit-elle.
«Ma raison principale, c’est que je ressens que je n’ai pas besoin de ce vaccin-là. Je suis jeune et je n’ai pas de condition médicale particulière», ajoute-t-elle en référence au fait qu’une grande proportion des décès étaient des personnes âgées.
D’ailleurs, 11 Québécois de moins de 30 ans ont tout de même perdu la vie à cause du virus, selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec. Sans oublier que depuis la quatrième vague, les personnes qui se trouvent aux soins intensifs sont de plus en plus jeunes, répètent depuis des semaines les experts.
Le cœur déchiré
Sabrina Choquette songe à se réorienter dans le domaine de la finance, mais elle est dévastée à l’idée « d’abandonner les aînés du CHSLD » où elle travaille depuis des mois.
«J’ai créé des liens tissés serrés avec eux. Ça me déchire le cœur. Mais je ne ressens pas de culpabilité, car c’est contre mon gré. Je veux continuer à leur donner des soins», exprime celle qui a encore espoir que le gouvernement reviendra sur sa décision d’ici le 15 novembre.