Alors que la problématique de la pénurie de main-d'oeuvre est bien réelle dans le domaine de la santé, des écoles revoient leur programme et accélèrent les choses pour combler les postes le plus rapidement possible.
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À l’École des métiers spécialisés de Laval, on va accélérer la formation lors des cours qui débuteront en novembre pour répondre à la demande du ministère de la Santé.
«On augmente le nombre d’heures par jour pour faire une formation. En augmentant ne serait-ce qu’une heure par jour la formation, on coupe de quatre mois la durée du DEP», explique Jessie Childs, directeur adjoint de l’École des métiers spécialisés de Laval.
Le cours de préposé va lui aussi être réduit d’un mois de cette façon.
Depuis le début de la pandémie, au moins 800 travailleurs de la santé ont été formés à l'École des métiers spécialisés de Laval.
Des étudiants motivés
Jean-Luc était technicien en air climatisé depuis son arrivée au Québec il y a 4 ans. Avant, il travaillait comme préposé aux États-Unis, mais il a décidé de revenir à ce qui le passionne.
«Ce métier est devenu plus important qu’avant, donc c’est la raison pour laquelle je me suis dit, ''c’est là que je devrais faire une différence''», rapporte le jeune homme.
Dans une autre classe, Houari Lammisi, un père de famille âgé de 50 ans, a décidé de revenir sur les bancs d’école pendant presque deux ans.
Il était préposé à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval et dans un mois, il sera infirmier auxiliaire.
«Ce n’est pas facile avec la famille, j’ai cinq enfants» dit M. Lammisi.
«Mon papa est tombé malade il y a quelques années, et j’ai vu comment le travail des infirmières m’avait aidée, moi, à vivre avec la maladie de mon papa. Elles ont aussi aidé mon papa à vivre sa maladie», souligne Marianne Paredes-Godin, étudiante pour devenir infirmière auxiliaire.
Actuellement, à l’École des métiers spécialisés de Laval, 412 personnes suivent une formation de préposé ou d’infirmière auxiliaire.
Mashal Sultan deviendra officiellement infirmière auxiliaire dans un mois.
«J’ai beaucoup de gens dans ma famille qui sont dans ce domaine, donc moi ça m’a vraiment motivée», dit-elle.
«Au niveau des soins aux patients, les infirmières auxiliaires peuvent maintenant faire les prises de sang et installer des solutés, donc elles ont vraiment un très grand rôle à l’hôpital et dans les CHSLD», rajoute Annie Joubert, infirmière et enseignante.