Un Québécois qui aurait utilisé sa compagnie de transport pour importer des États-Unis des quantités massives de cocaïne cachées dans des poids lourds a été arrêté à la demande des autorités américaines, qui espèrent le juger au sud de la frontière.
« Il offrait [au camionneur] 250 $ par kilos de cocaïne. Chaque camion pouvait en contenir 250 kg », affirme un procureur américain dans une demande d’extradition contre Guillaume Latour-Laitre rendue publique hier à Montréal.
Le résident de Wentworth-Nord, dans les Laurentides, aurait commis ses crimes en 2019 alors qu’il dirigeait le transporteur Tram-Sport. Selon la justice américaine, l’homme de 25 ans aurait recruté un camionneur qui avait la double nationalité pour rapidement lui proposer du « travail extra ».
« Au début, [le camionneur] pensait que c’était de la contrebande de cigarettes, mais à la place Latour-Laitre lui a dit qu’il s’agissait de cocaïne », selon la preuve américaine.
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Quantités massives
Selon le camionneur, la première cargaison, qu’il estime à 200 kg de drogue, s’est faite en novembre 2019 quand il s’est rendu dans la cour d’un ferrailleur près de York, en Pennsylvanie, où l’attendait Latour-Laître.
La drogue aurait été chargée dans une cache dissimulée dans le camion, avant d’être envoyée à Stanstead en Estrie.
« Dans les jours suivants, Latour-Laitre s’est présenté chez le camionneur pour lui remettre un sac contenant 50 000 $ », indiquent les autorités américaines.
La semaine suivante, le duo aurait répété son manège. Cette fois, le camionneur est revenu au pays pour être payé 20 000 $, indiquant qu’il avait transporté 80 kg de cocaïne.
Ces 280 kg de drogue valent environ 14 millions $ sur le marché noir.
Le succès des deux premières opérations ne se serait toutefois pas répété la semaine d’après, quand Latour-Laitre aurait tenté d’importer cette fois 142 kg de cocaïne. Et ce, même s’il s’était fait refouler par des douaniers qui l’avaient questionné.
Trahi par un chien
Le camionneur aurait quand même chargé une cargaison de coke, mais au poste frontalier de Derby Line au Vermont, un chien renifleur appelé « Scooby » a flairé la marchandise illicite.
« En enlevant un panneau de bois à l’avant de la remorque, les services frontaliers ont découvert une cache », indique le document de cour.
Le camionneur a immédiatement été arrêté, tandis que les autorités américaines ont poursuivi leur enquête, qui les a finalement menés à Latour-Laitre.
Arrêté avec l’aide de la Gendarmerie Royale du Canada, l’accusé fait maintenant face à l’extradition aux États-Unis, où il risque une longue peine de pénitencier.
Il reviendra à la Cour prochainement, pour la suite des procédures.