Peu importe ce qu’il adviendra de son combat avec le cancer, Guy Lafleur sera à tout jamais un immortel à Québec.
• À lire aussi: La naissance d’une idole: un livre sur le «dernier héros» de Québec
• À lire aussi: «On dit souvent que la vie est un combat, c’est vrai» - Guy Lafleur
La Ville de Québec a officiellement dévoilé l’œuvre d’art lui rendant hommage, mercredi, à la place Jean-Béliveau. Créée par l’artiste Guillaume Tardif, l’œuvre Trop fort pour la ligue représente le passage du Démon blond chez les Remparts de Québec.

Photo Stevens Leblanc
Même s’il subit actuellement des traitements pour combattre le cancer du poumon qui l’afflige, M. Lafleur était présent, droit comme un chêne, pour recevoir cet honneur.
Des dizaines de personnes s’étaient déplacées pour lui rendre hommage, à lui ainsi qu’à Réal «Buddy» Cloutier, que l'on a aussi honoré.

Photo Stevens Leblanc

Photo Stevens Leblanc
Affaibli, Lafleur n’a pas été en mesure de rencontrer les amateurs de hockey ni de s’entretenir avec les médias. Il a toutefois livré un discours fort émotif.

Photo Stevens Leblanc
«Pour moi, c’est un grand honneur d’être ici. Je veux remercier mes coéquipiers, ils méritent beaucoup ce que je vis présentement», a-t-il déclaré avant d’être étouffé par un sanglot.
Les amateurs présents se sont alors mis à l’applaudir chaleureusement, laissant à Guy Lafleur le temps de reprendre ses esprits.

Photo Stevens Leblanc
«On t’aime, Guy!», «Prends ton temps!», «Lâche pas, t’es capable», s’est-on alors mis à entendre à travers la foule présente.

Photo Stevens Leblanc
«Ce n’est pas facile, a alors repris l’ancien no 4 des Remparts de Québec. Une carrière, ça passe tellement vite. Je me souviens qu’à l’époque, j’étais en train de déjeuner avec Jean Béliveau chez lui et il me disait ‘’tu vas voir, ça passe vite!’’. J’avais 19 ans, ça ne passait pas si vite que ça, a-t-il ensuite blagué. Je dois avouer une chose, je ne l’ai pas vu passer. On a eu énormément de succès avec le Canadien de Montréal et on a gagné cinq fois la coupe Stanley. On ne peut pas comprendre ce que ça représente tant qu’on ne la gagne pas.»

Photo Stevens Leblanc
Savourer chaque moment
M. Lafleur a par la suite abordé son passage avec les Remparts et il en a profité pour faire un parallèle avec ce qu’il vit présentement.
«L’ambiance à cette époque et l’engouement des gens à venir voir un match de hockey étaient extraordinaires. Il y avait entre 12 et 15 autobus qui nous suivaient partout à travers la ligue. Les gens venaient au Colisée et couchaient là le soir pour avoir des billets. Pour nous, les Remparts étaient une fierté et on avait un sentiment d’appartenance. Je souhaite à tous les jeunes de vivre ça.

Photo Stevens Leblanc
«Jouer pour les Remparts ça donne la chance à plusieurs jeunes de réaliser leur rêve de jouer dans la Ligue nationale de hockey. On doit tous avoir des rêves et c’est ce qui est important: aller au bout de ces derniers et de ne pas lâcher. Il faut toujours avoir espoir jusqu’à ce qu’on trouve une solution, peu importe le problème. De mon côté, je vis au jour le jour», a-t-il mentionné, avant de prendre une autre pause, de nouveau étranglé par l’émotion.
«On s’arrête souvent pour apprécier parce que lorsqu’on est jeune, on prend tout pour acquis. On n’apprécie pas et c’est normal parce que tout nous est dû. Vieillir, aujourd’hui, est un privilège et on doit savourer chaque moment.»
Une pointe au Canadien
Néanmoins, ce n’est pas parce qu’il était affaibli et émotif, hier, que Guy Lafleur a perdu le franc-parler qui le caractérise! Le légendaire hockeyeur a profité de son discours pour lancer une pointe à l’équipe qui lui tient toujours autant à cœur, le Canadien de Montréal, au lendemain de leur défaite de 5-1 contre le Kraken de Seattle.
«Pour le Canadien, ce n’est pas facile. Ils en arrachent un peu. Ce matin, je me suis levé à 4h, j’ai regardé l’application du Canadien et quand j’ai vu 5-1 pour le Kraken, je me suis dit: ça va pas bien à la shop!»