Le gouvernement fédéral a mis sur pause le processus judiciaire sur l’indemnisation des enfants autochtones retirés de leur foyer afin d’en arriver à un accord à l’amiable.
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« Le gouvernement du Canada et les parties, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations et l’Assemblée des Premières Nations annoncent que nous avons convenu de travailler ensemble dès aujourd’hui afin d’en arriver à une résolution globale d’ici décembre 2021 », ont déclaré les ministres des Services aux Autochtones, des Relations Couronne-Autochtones et de la Justice, respectivement Patty Hajdu, Marc Miller et David Lametti, tard vendredi.
Le gouvernement avait jusqu’à vendredi pour interjeter l’appel de la décision du tribunal qui a déclaré que chaque enfant des Premières Nations ainsi que ses parents ou grands-parents qui ont été séparés étaient admissibles à recevoir 40 000 $ en compensation.
Quelque 54 000 enfants et leurs familles pourraient être admissibles, ce qui signifie qu’Ottawa aurait à verser plus de 2 milliards $.
« Nous ne nous opposons pas du tout au besoin d’indemniser les enfants », a souligné la ministre Hajdu.
« Le gouvernement s’est engagé à indemniser ceux qui ont subi des préjudices, a renchéri le ministre Miller. Les enfants ont droit à 40 000 $ chacun comme l’ordonne le tribunal. On n’a pas l’intention de réduire les montants qu’on compte verser aux familles et aux enfants. »
Appel déposé
Le gouvernement a cependant déposé un « appel conservatoire » de la décision du tribunal au cas où les négociations n’aboutiraient pas.
Bien qu’elle participe aux discussions, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations s’est dite « déçue » de ce développement « car cela va continuer à retarder la compensation pour les victimes ».
Mais M. Miller a souligné que payer les compensations « d’un coup » ne réglerait pas le système de protection à l’enfance qui continue de retirer les enfants autochtones à leur famille de façon injuste et discriminatoire.
« L’argent ne peut pas réparer ce tort à long terme. On parle aujourd’hui de régler un système brisé », a-t-il dit.