Un médecin responsable d’un groupe de médecine familiale (GMF) déplore l’intention du premier ministre, François Legault, d’imposer des pénalités aux médecins omnipraticiens qui ne prennent pas assez de patients.
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«Quand je regarde dans les 2 dernières années de pandémie, tout ce à travers quoi on est passés, tout le monde a mis les bouchées doubles, tout le monde a la langue à terre, tout le monde a les yeux cernés et on se fait dire encore une fois qu’on n’en fait pas assez», dénonce Simon Benoit, médecin responsable du GMF Sud-Ouest de Verdun en entrevue à LCN.
La menace du premier ministre, selon lui, en décourage plusieurs.
«Le peu de motivation qu’il nous reste, disons que notre charmant premier ministre en ce moment il vient vraiment remettre ça pas mal à zéro», lance le médecin.
Ce dernier doute du fait que certains médecins feraient le strict minimum ou ne prendraient pas volontairement suffisamment de patients en charge.
«Il y en a qui vont travailler plus rapidement que d’autres. Il y en a des plus efficaces que d’autres comme dans n’importe quelle profession. Mais des médecins qui, volontairement, font le minimum ou essaient de passer en dessous de la couverte, personnellement, je n’en connais pas», argumente Simon Benoit.
Temps plein à trois jours semaines
Si certains critiquent le fait qu’un temps plein en médecine d’urgence est de trois jours, M. Benoit explique que les médecins en font souvent plus.
«Ce qu’on considère un temps plein d’urgence, c’est 12 périodes de garde par mois où, là-dedans, il y a des nuits, des soirs, des jours , des jours, des nuits, des soirs», explique-le médecin.
Bien que ça corresponde à trois jours semaine, le responsable du GMF précise que plusieurs éléments ne sont pas calculés.
«On doit faire de la formation continue, on doit faire de la paperasse, on doit faire les suivis qui vont avec ça», plaide-t-il.
Simon Benoit ajoute que les médecins qui, comme lui, font «du bureau» et de la médecine d’urgence travaillent entre 22 et 25 jours par mois.
«Moi, par exemple, je vais faire une dizaine de gardes d’urgence par mois, plus une journée par semaine de bureau, plus des gardes de sans rendez-vous, plus des journées d’enseignement, plus des journées de paperasse. Ça commence à faire beaucoup de journées de façon générale, ça va tourner autour de 22-23-24-25 jours de travail par mois», décrit-il.