Denis Coderre a perdu son match de revanche contre Valérie Plante, une seconde défaite « humiliante » qui signe probablement la fin de sa carrière en politique municipale, selon des expertes.

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« C’est humiliant pour lui parce que c’est homme qui croit en ses moyens », explique Danielle Pilette, professeure en gestion municipale à l’UQAM.

L’ex-maire de Montréal tentait de ravir à Valérie Plante le poste qu’elle lui a elle-même ravi en 2017.

«Je suis vraiment surprise de l'écart [des résultats préliminaires entre Plante et Coderre]. Je m'attendais à ce que ce soit beaucoup plus serré que ça», s'est étonné Suzanne De Larochellière, candidate au poste de conseillère d'arrondissement dans Saint-Léonard pour Ensemble Montréal. 

Elle faisait partie de la poignée de sympathisants qui regardaient les résultats, la mine basse, au rassemblement du parti.

Écoutez la rencontre des analystes politiques Marc-André Leclerc et Elsie Lefebvre:

« Autopeluredebananisé »  

Au coude-à-coude dans les derniers mois, Denis Coderre s’est fait devancer par Valérie Plante dans les intentions de vote dans la dernière semaine, qui n’a pas été facile pour sa campagne.

Il a été critiqué pour avoir d’abord refusé de dévoiler ses revenus et la liste de ses clients, contrairement à Valérie Plante. Il s’est ensuite ravisé, mais les analystes n’ont pas manqué de le taxer d’un manque de transparence rappelant l’épisode de la formule E en 2017.

«Il s’est autopeluredebananisé», résume Kathleen Lévesque, professeure à l’École des médias de l’UQAM.

Auparavant critiqué pour son arrogance, Denis Coderre est entré dans la course en se présentant comme un homme changé qui ose davantage afficher sa vulnérabilité. Dans son livre Retrouver Montréal, paru en mars dernier, l’ex-maire raconte avoir vécu une « crise personnelle » après sa défaite de 2017 et compare sa résilience à celle de sa ville.

Chant du cygne ?  

« Je pense que c’est le chant du cygne pour sa carrière en politique municipale », estime Kathleen Lévesque, qui doute que M. Coderre siégera maintenant dans l’opposition à titre de chef d’Ensemble Montréal.

Sa campagne a été marquée par plusieurs accrocs. Il a dû larguer des candidats et même un aspirant-conseiller, comme l’ex-boxeur Ali Nestor, accusé de voies de fait et d’agression sexuelle.

Il a aussi dû défendre son candidat Antoine Richard après que notre Bureau d’enquête a révélé ses pratiques interdites lors de flips immobiliers.

Denis Coderre a été député fédéral de 1997 à 2013, avant de devenir maire de Montréal jusqu’en 2017, lors de la victoire de Valérie Plante.