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Voici 12 défis majeurs que devra relever Valérie Plante dans son second mandat

Comme elle l’a affirmé elle-même, hier, Valérie Plante n’aura pas le temps de niaiser pendant son deuxième mandat à la tête de Montréal. De la relance du centre-ville à la crise du logement, en passant par le REM de l’Est, la mairesse de la métropole a du pain sur la planche pour les quatre prochaines années. En voici 12.

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1. Juguler la crise du logement  

Photo Agence QMI, Joël Lemay

En 2017, Valérie Plante avait promis de construire 6000 logements sociaux et 6000 logements abordables. Cette promesse n’a pas vraiment été remplie, car le bilan inclut finalement des milliers de logements déjà existants ou pas encore habités. Cette fois, la mairesse veut créer 60 000 logements abordables sur 10 ans. « Ce qu’on vise, c’est du neuf », a-t-elle dit en entrevue avec Le Journal. Elle devra donc les livrer, mais aussi démontrer que ces logements ont un réel impact sur la flambée des loyers et sur l’accès à la propriété.

2. S’attaquer aux fusillades  

Photo d'archives Agence QMI, Thierry Laforce

En août, Le Journal répertoriait plus d’une soixantaine d’événements impliquant des coups de feu à Montréal depuis le début 2021. Le gouvernement du Québec a promis des millions de dollars, et Valérie Plante compte embaucher 250 policiers de plus pour lutter contre cette violence. Est-ce que ces efforts seront suffisants pour ramener un sentiment de sécurité à Rivière-des-Prairies et à Montréal-Nord ?

3. Réussir les gros projets verts  

Amazon

Photo d'archives Pierre-Paul Poulin

Le projet de grand parc de l’est s’annonce plus ardu à réaliser que celui de l’ouest. Deux terrains qui étaient dans la mire de la Ville, celui des anciennes raffineries Shell et une partie du golf métropolitain d’Anjou, feront plutôt place à des entrepôts d’Amazon et de Costco.  

Valérie Plante devra aussi mettre de l’ordre dans le dossier des ordures. Les usines de compostage tardent à voir le jour et leurs coûts explosent, tandis que l’interdiction du Publisac se fait toujours attendre. 

4. Relancer le centre-ville  

Photo d'archives Agence QMI, Joël Lemay

Le recours plus important au télétravail est un coup dur pour le centre-ville, mais il y a de l’espoir.

« Le centre-ville est en train de se transformer pour devenir plus habitable. Il faut le garder en vie pendant cette transformation et il sera là, le défi de Valérie Plante, juge le directeur de la Société de développement commercial du centre-ville, Glenn Castanheira. Pour que les travailleurs reviennent, il faut que ce soit agréable. Il faut des festivals, du verdissement, de l’art public... »

5. Améliorer la mobilité  

Photo d'archives Agence QMI, Joël Lemay

Le trafic sur les routes est de retour presque aux niveaux d’avant la pandémie, rapportions-nous dès avril dernier. 

Ajoutez-y le mégachantier du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine dans les quatre prochaines années et le défi de la mobilité s’annonce de taille.

« Ce qui manque, c’est du transport collectif entre quartiers, sans passer par le centre-ville. C’est un handicap pour Montréal », croit Danielle Pilette, professeure à l’UQAM et spécialiste de la politique municipale.

6. Rétablir le rapport de force avec Québec  

Photo d'archives Agence QMI, Mario Beauregard

La mairesse a semblé récemment ne pas vouloir trop s’opposer aux projets du gouvernement Legault. Elle a par exemple beaucoup pesé ses mots devant la laideur des immenses structures du Réseau express métropolitain de la Caisse de dépôt. 

« Je ne dirai pas non à un projet de transport collectif », s’est-elle contentée d’affirmer en juin devant la perspective que la phase 2 du projet défigure certains quartiers.

Son prochain mandat sera l’occasion de rétablir ce rapport de force avec Québec.

7. Faire le ménage dans le budget  

Photo d'archives Agence QMI, TOMA ICZKOVITS

L’augmentation des dépenses dans le premier mandat, jumelée à la crise de la COVID, a placé les finances de la Ville dans un état peu enviable. La marge de manœuvre pour des imprévus en décembre dernier n’était que de 72 M$, sur un budget de plus de 6 G$.

La nouvelle présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, aura fort à faire pour trouver les 235 M$ de nouveaux revenus que Valérie Plante juge nécessaires pour livrer ses promesses.

8. Exporter son modèle  

PHOTO COURTOISIE REM

Avec l’élection d’une majorité de représentants à Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, le parti de Valérie Plante aura une occasion de faire valoir sa vision dans un arrondissement périphérique. Reste à voir comment Projet Montréal s’adaptera dans un quartier où l’utilisation de la voiture personnelle domine.

« On ne fera pas trop de changements, mais ça va être une belle vitrine pour montrer les nouveaux aménagements qu’on peut faire pour favoriser le transport collectif, notamment avec l’arrivée du REM de l’Est », croit Danielle Pilette.

9. Revitaliser les rues commerçantes  

Photo d'archives Agence QMI, Joël Lemay

Aux prises avec des taux d’inoccupation très élevés avant la pandémie, plusieurs artères commerciales, comme Sainte-Catherine Est et Saint-Denis, cherchent un nouveau souffle. 

« Il faut un plan pour en réhabiliter certaines et développer des artères avec des vrais commerces de proximité, pas seulement des restaurants et des bars », juge Danielle Pilette.

10. Fédérer les nouveaux voisins  

Catherine Fournier

Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Catherine Fournier

La nouvelle mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a 29 ans. Le nouveau maire de Laval, Stéphane Boyer, en a 33. 

Dans la région métropolitaine, Valérie Plante, 47 ans et un mandat derrière la cravate, incarne désormais l’expérience. 

En faisant front avec ses jeunes voisins, la mairesse pourrait être mieux outillée pour demander à Québec ou Ottawa de nouveaux pouvoirs de taxation, ou encore des investissements supplémentaires pour la mobilité ou le logement social.

11. Renouveler les ténors du parti  

Luc Ferrandez

Photo d'archives, MARIO BEAUREGARD

Luc Ferrandez

Plusieurs têtes fortes de Projet Montréal sont parties dans le dernier mandat ou ne se sont pas représentées. Il y a bien sûr Luc Ferrandez et le maire de Rosemont, François Croteau, mais aussi les conseillers Richard Ryan, Sophie Thiébault et Christine Gosselin.

Dimanche, Philippe Tomlinson a également perdu la mairie d’Outremont, deux ans après avoir décidé de rendre payant 100 % du stationnement sur rue. 

Si cela donne un meilleur contrôle du caucus à Valérie Plante, elle devra aussi s’assurer que ses équipes locales gardent la visibilité qui a permis au parti de se démarquer depuis 12 ans.

12. Régler le dossier du baseball  

Photo d'archives Agence QMI, Toma Iczkovits

Valérie Plante ne veut pas mettre de fonds publics dans un nouveau stade sans l’approbation de la population. Osera-t-elle poser la question aux Montréalais dans les quatre prochaines années, surtout que les Rays de Tampa Bay souhaitent toujours une garde partagée avec Montréal ?

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