L’ancienne présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIQ), Régine Laurent, trouve que Dominique Anglade cherche à «ne pas trop déranger les syndicats des médecins».
«Je me serais attendue à ce que Mme Anglade nous dise: OK, voilà, la porte d’entrée ne sera plus la porte d’entrée par les médecins. La porte d’entrée peut passer par des infirmières praticiennes spécialisées, par des ergothérapeutes ou des physiothérapeutes. Des gens qui ont tous des formations universitaires, qui ont des spécialités», lance Mme Laurent à l’émission Le Bilan.
«Mais non, on joue encore dans le même carré de sable et on se demande comment on peut faire pour ne pas trop déranger les syndicats des médecins», déplore-t-elle.
Mme Laurent rappelle que les listes d’attente pour obtenir un médecin de famille ne datent pas d’hier.
«Des listes d’attente, je n’avais pas de cheveux blancs qu’il y en avait. Du monde qui attend pour avoir un médecin de famille, je n’avais pas de cheveux blancs qu’il y en avait», affirme-t-elle.
Mme Laurent ajoute que la pandémie a mis en lumière «beaucoup de problèmes de la loi 10 et de la loi 20».
Ancienneté et syndicat
Au sujet du conflit lié à l’ancienneté des infirmières qui sont prêtes à venir prêter main-forte dans le réseau de la santé, Régine Laurent explique qu’il s’agit «d’une valeur importante dans le monde syndical».
«C’est la façon pour que tout le monde soit traité équitablement et avec justice. Que ce ne soit pas en raison de ta face ou de ta gentillesse que tu aies accès à des postes ou que tu aies accès à des vacances», explique-t-elle.
L’ancienne présidente de la FIQ comprend toutefois que les infirmières qui sont parties du réseau de la santé veulent que leur expérience soit reconnue et ne veulent pas recommencer au bas de l’échelle.
«Il faut trouver le moyen de leur donner le salaire qu’elles avaient au moment de quitter», plaide Mme Laurent.
Écoutez le billet complet de Régine Laurent à l'émission Le Bilan dans la vidéo ci-dessus.