Des sinistrés en Colombie-Britannique n’ont pas attendu l’arrivée des renforts militaires pour aider leurs semblables à garder la tête hors de l’eau. Un jeune homme de 17 ans, resté coincé loin de chez lui pendant deux jours, a évacué quatre personnes avec l’avion de sa famille.
La ministre de la Défense Anita Anand a confirmé hier le déploiement d’un avion CC-130J Hercules, qui peut transporter jusqu’à 128 passagers en des zones inhospitalières, ainsi que deux hélicoptères, le CH-146 Griffon et le CH 148 Cyclone.
La situation catastrophique causée par les inondations a forcé le premier ministre de la province côtière, John Horgan, à déclarer l’état d’urgence. Plus de 600 personnes doivent encore être évacuées d’Abbotsford, un village rural à l’est de Vancouver, dont de larges pans restent submergés.
Un jeune sentinelle de l’air
C’est dans cette municipalité qu’habite Levi Rauch, un garçon de 17 ans qui s’est retrouvé coincé à Hope, dimanche, en raison de deux glissements de terrain qui ont bloqué leur chemin de retour.
«Le premier soir, nous avons dormi dans la voiture. Le lendemain, il y avait une école secondaire qui a accueilli entre 300 et 400 personnes. Nous avons dormi sur les tapis de gymnase et ils nous ont fourni de la nourriture», a-t-il dit.
Le mardi, un ami à eux est venu les chercher en hélicoptère pour les ramener à Abbotsford. «Quand je suis arrivé, la situation était vraiment pire que je le croyais.»
Sa maison et sa famille indemnes, Levi a décidé, le lendemain, de manquer l’école d’après-midi pour prendre le Cessna 172 de sa famille et ramener à Abbotsford quatre amis et connaissances coincées à Chilliwack et à Hope. Au total, quatre vols ont été nécessaires, à raison d’une personne par vol.
«Les gens étaient désespérés de partir. J’aurais aimé en aider plus, mais c’était bien d’avoir une bonne raison de voler», a-t-il expliqué.
Un contingent de 120 soldats devait se rendre à Abbotsford jeudi soir pour aider à gérer la situation. Le maire Henry Braun a évalué les dégâts à 1 milliard $. Il a imploré une quarantaine de ses concitoyens sinistrés, qui refusaient d’abandonner leurs terrains et leurs animaux, de partir.