Après avoir décimé une famille en conduisant alors qu'il dépassait largement la limite d'alcool permise sur l'autoroute Dufferin-Montmorency, Éric Légaré plaidera coupable le 14 décembre prochain. Une décision qui soulage les proches des victimes, qui souhaitent malgré tout une peine exemplaire.
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Jeudi, Me Julie Bégin, l’une des avocates représentant Légaré, a fait part de cette décision au juge Bernard Lemieux alors que le dossier de l’homme de 43 ans revenait en Cour pour la huitième fois.

Photo d'archives Agence QMI, Guy Martel
Un plaidoyer de culpabilité offert extrêmement rapidement pour amoindrir la souffrance causée aux familles de Shellie Fletcher-Lemieux, 44 ans, James Fletcher, 68 ans, Emma Lemieux, 10 ans et Jackson Fortin, 14 ans, tous décédés à la suite de l’accident.
«Mon client a choisi de reconnaitre sa culpabilité parce qu’il est conscient des tristes gestes qu’il a posés et, tout en sachant que ça n’effacera rien, il espère que son plaidoyer rapide apportera un peu de soulagement aux familles éprouvées», a fait savoir Me Vincent Montminy, à la suite de la comparution de son client.
«Peu surpris»
À la mi-octobre, alors que se tenait l’enquête sur remise en liberté de Légaré -qui lui a été refusé par le juge Alain Morand-, ce dernier a entendu la preuve détenue contre lui par le ministère public.
Il a aussi vu plusieurs vidéos et regardé, comme plusieurs des membres des familles Fletcher, Lemieux et Fortin, les images de l’accident fatal captées par les caméras de surveillance du ministère des Transports.
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Un impact qui a été si violent que le juge Morand, à la demande des avocats, avait émis une ordonnance pour empêcher leur diffusion.
Joint au téléphone par le Journal, Jean-Dominic Lemieux qui a perdu sa conjointe, sa fille, le garçon de son amoureuse et le père de celle-ci lors de l’accident s’est dit «peu surpris» par cette annonce de culpabilité rapide.
« Le preuve est tellement accablante... et il y a si peu de facteurs atténuants», a-t-il dit d’emblée.
Peine «exemplaire»
Toutefois, pour le père de famille, ce qui importe surtout, c’est que les gens finissent par comprendre.
«Souvent, on se dit qu’au pire, on va faire une balloune pis avoir mille piastre d’amende... mais une balloune, quand quelqu’un meurt, ça change pas mal plus une vie», a-t-il dit en ajoutant «espéré» que la peine imposée éventuellement au chauffard soit assez exemplaire pour décourager quiconque de conduire en état d’ébriété.
Rappelons que selon la preuve présentée dans le cadre de l’enquête sur remise en liberté, le poursuivant, Me Pierre-Alexandre Bernard avait mentionné que le jour des événements, Légaré avait fumé du cannabis et consommé sept verres de vin et trois shooters.
Lors de l’impact, la vitesse «minimale» était de 130 km/h lorsqu’il a semé la mort en croisant la route de la petite famille qui revenait de chercher les enfants à l’école.