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Twin Lakes: des maisons mobiles vont être démolies

Des dizaines de snowbirds québécois évincés de leur parc de maisons mobiles en Floride n’auront d’autre choix que d’abandonner leur habitation ou pire : la voir passer sous le pic des démolisseurs.

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Notre Bureau d’enquête rapportait hier que le Twin Lakes Travel Park, situé à un jet de pierre de l’aéroport de Fort Lauderdale, vient d’être vendu à deux corporations américaines pour 64 M$. 

Environ 300 Québécois y résident, propriétaires de leur maison mobile, mais pas du terrain. 

L’avis d’éviction transmis dans les dernières semaines est clair : ils doivent déménager leur maison avant le 1er juin 2022 ou l’abandonner. 

Le problème c’est que la majorité des maisons sont soit trop vieilles, ou en trop mauvais état pour être déménagées. 

C’est ce qui attend Josée Brassard, qui fait des pieds et des mains pour se trouver un autre parc de maisons mobiles où profiter de sa retraite, après avoir emprunté 70 000 $ pour acheter sa demeure.  

« Quand tu arrives sur place, la première chose qu’ils demandent est “quel âge a votre maison ?”, car ils prennent juste les 2000 et plus. La mienne, c’est une 1986 », déplore la résidente de Québec, qui passe un premier hiver en Floride.

Renaud Bourque, un entrepreneur en électricité de la Beauce, craint de devoir laisser sur place sa maison qu’il estime à 200 000 $. « On n’aura plus aucun droit sur la maison. Ils font ce qu’ils veulent. On l’abandonne carrément. J’abandonne 17 ans de travail ici », s’indigne-t-il.

L’histoire se répète  

Il semble que l’histoire soit condamnée à se répéter en Floride, se désole Michel Hacala. Ses parents ont été expropriés en novembre 2000 du Candlelight Park de Fort Lauderdale par la nation autochtone séminole, qui y a construit le Hard Rock Hotel and Casino. 

« Je me souviens de voir des Québécois fesser à la hache dans les murs de la maison en pleurant et en disant : “Ils ne l’auront pas ma maison” », raconte-t-il. 

« Le monde essayait de se départir de leurs biens, mais il y avait 400 réfrigérateurs à vendre. Donc, ils se sont ramassés à tout perdre », évoque-t-il avec émotion. 

Marie Poupart, collaboratrice du Journal en Floride, note que la hausse des prix de l’immobilier risque de rendre le déménagement des snowbirds très onéreux. 

« Le conseil que je donne aux Québécois, c’est de vous assurer d’être propriétaire du terrain, car des situations comme ça vont se présenter de plus en plus », dit-elle.


L’émission J.E. sera en rediffusion aujourd’hui et demain, à 13 h et 19 h, sur les ondes de LCN.

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