«Choquée» par la rémunération record de 860 000$ accordée à la rectrice de McGill, la ministre Danielle McCann a dû admettre vendredi son impuissance devant les importantes hausses de salaire accordées aux dirigeants des universités.
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La ministre de l’Enseignement supérieur promet néanmoins d’analyser les leviers à sa disposition pour prévenir une telle situation à l’avenir.
«Je trouve ça choquant et je comprends que les Québécois trouvent ça choquant un tel salaire», a-t-elle affirmé à l’Assemblée nationale.
Notre Bureau parlementaire a révélé que la rectrice Suzanne Fortier a touché une somme record de 860 000$ cette année. En plus d’un salaire de base de 478 901 $ et d’une prime de rendement de 93 000 $, la vice-chancelière de McGill a touché une indemnité ponctuelle de 288 890 $ réservée à certains gestionnaires.
Lorsqu’elle a été mise au courant de la rémunération de Mme Fortier, la ministre McCann dit avoir contacté l’établissement.
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«On peut confirmer que tout est légal. Mais même si c’est légal, c’est choquant de voir un salaire si élevé pour une vice-chancelière», a-t-elle insisté. Danielle McCann a souligné l’écart important entre la rémunération de la rectrice de McGill et ses pairs des autres établissements universitaires.
Les émoluments de Suzanne Fortier ont aussi fait bondir les partis d’opposition. Le députée libéral André Fortin a dénoncé un salaire «disproportionné», «gênant même!».
«C'est indécent, a réagi le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois. Ce n'est pas des multinationales privées, puis leurs dirigeants ne devraient pas être payés comme des dirigeants de multinationales privées!»
McGill vient de fermer un programme de français
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a rappelé que l’Université McGill vient paradoxalement de fermer un programme intensif d'enseignement du français pour des raisons financières. Il soutient que cette institution obtient d’ailleurs un financement nettement avantageux par rapport aux universités francophones au Québec.
«Il faut se poser des questions sur les priorités de l’Université McGill et sur ce que le gouvernement québécois devrait exiger en termes de place du français et en termes d’équité entre les universités francophones et les universités anglophones», a renchéri PSPP.