Sans une forte adhésion de la population aux consignes annoncées jeudi par Québec, elles pourraient ne pas suffire à endiguer la propagation du très transmissible variant Omicron, estiment des experts.
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Les mesures annoncées jeudi soir par Québec, dont la réduction à 50 % de la capacité des commerces non essentiels, représentent «le minimum» requis afin de stopper la hausse des cas, a souligné vendredi le médecin-épidémiologiste à l'Institut national de santé publique du Québec, Gaston De Serres.
Même dans un scénario où les Québécois adhérents complètement aux consignes et réduisent au minimum leurs contacts, les cas de contamination vont continuer d’augmenter pendant les prochains jours, a-t-il ajouté.
«Sans une réduction drastique du nombre de contacts, ça va être très difficile de réduire le nombre de cas», a estimé Gaston De Serres.
Vendredi, les autorités ont annoncé avoir détecté 3768 nouveaux cas d’infection à la COVID-19 au cours des dernières 24 heures, un record absolu depuis le début de la pandémie au Québec.
Un confinement?
Or, ces gens pourraient en avoir contaminé bien d’autres, a souligné la professeure agrégée à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Roxane Borgès Da Silva qui s’explique mal le délai de deux jours accordés par Québec aux commerces pour réduire leur capacité.
«Ça aurait eu un impact économique, mais je me questionne si ces milliers de personnes qui vont se promener sans savoir qu’ils sont porteurs de la COVID ne vont pas contaminer plein de monde durant le week-end», a-t-elle expliqué.
Certes, Roxane Borgès Da Silva admet que le congé scolaire du temps des fêtes permettra de limiter la contamination dans les écoles primaires et secondaires, où le virus se propage rapidement, mais l’arrivée du variant Omicron change la donne.
Ainsi, selon elle, plutôt que de décréter des «demi-mesures», le gouvernement Legault aurait tout de suite dû annoncer un confinement durant le temps des fêtes avec la fermeture des commerces non essentiels.
«Ç’aurait un impact moins grand pour les commerces, et aussi pour les parents qui devront de toute façon garder leurs enfants à la maison durant cette période», a fait valoir l’experte.