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Vers une hausse des taux d'intérêt début 2022

Photo d'Archives, Agence QMi

La Banque du Canada ouvre la porte à une hausse des taux d’intérêt dès janvier pour contrer l’inflation, soit bien plus tôt qu’envisagé. 

«Nous ne sommes pas confortables avec le niveau de l’inflation actuelle», a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem en entretien au Financial Post.

Questionné à savoir si le moment était venu de revoir la trajectoire des taux d’intérêt, il a indiqué que «clairement, ce moment s’approche» avant de souligner que la banque fera le point le 26 janvier.

C’est là un changement de discours de la part du banquier, note l’économiste Derek Holt de la Banque Scotia. Comme la plupart de ses collègues des grandes banques, M.Holt envisageait quatre hausses successives du taux directeur au cours de la deuxième moitié de 2022.

Mais, désormais, la banque «laisse la porte grande ouverte à une hausse en janvier», décode-t-il du discours du M.Macklem.

M.Holt appelle depuis plusieurs semaines à une hausse des taux d’intérêt afin de réduire la demande et la pression sur les chaînes d’approvisionnement, un phénomène qui pousse les prix à la hausse à une vitesse jamais vue en 18 ans.

Il estime que plus la banque centrale attend pour agir plus elle aura à imposer une hausse drastique des taux, alors qu’en agissant plus vite elle pourrait se contenter de hausses plus modérées et plus progressives, donc moins difficiles à vivre pour les particuliers et les entreprises.

Jocker Omicron

C’est la politique que semble avoir adoptée la Banque d’Angleterre, la première des banques centrales des pays du G7 à avoir hausser son taux directeur dès la semaine dernière. Elle l’a fait passer de 0,1% à 0,25%.

M.Macklem a souligné que la trajectoire d’omicron et les données de l’emploi dicteraient sa décision d’ici le 26 janvier.

Mais le variant n’a pas empêché son homologue britannique de hausser le taux directeur, au moment même où le gouvernement de Boris Johnson resserrait les mesures sanitaires pour faire face à une hausse fulgurante des infections.

Inflation sous-estimée

Comme sa consœur canadienne, la banque centrale britannique a le mandat de viser un taux d’inflation de 2%. Or, en novembre l’Angleterre affichait un taux d’inflation annuel de 5,1%.

Au Canada, la hausse des prix en novembre s’est établie à 4,7%, d’après Statistique Canada. Mais selon M.Holt elle serait plutôt de 6% si le Canada calculait l’inflation comme le fait l’Angleterre.

En Angleterre comme aux États-Unis, les statisticiens tiennent compte des variations des prix des véhicules d’occasion, ce qui n’est pas le cas au Canada.

En plus, la hausse du prix des aliments serait sous-estimée par Statistique Canada d’après les analyses de Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de recherche est science analytique agroalimentaire à l’Université Dalhousie.

«J’ai peu confiance aux données de l’inflation canadienne», critique M.Holt. Pour lui, il est clair que la hausse des prix est sous-estimée. Une action rapide de la banque centrale est donc d’autant plus importante à ses yeux.

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