Près d’un million de postes sont vacants au Canada, si bien que la croissance des salaires a dépassé l'inflation dans environ la moitié des professions.
• À lire aussi: Pénurie de main-d’œuvre: employeurs, il faut revoir la façon de faire en 2022
• À lire aussi: Technologies de l’information: Montréal doit faire face à la concurrence pour attirer les talents
• À lire aussi: Il est minuit moins une pour les régions face à la pénurie
C’est à tout le moins ce que démontre un rapport de Statistique Canada dévoilé lundi dans lequel les employeurs canadiens ont signalé 912 600 postes vacants au troisième trimestre de 2021, soit une augmentation de 62% par rapport au troisième trimestre de 2019.
Les postes vacants ont atteint un record au troisième trimestre et la croissance des salaires a dépassé l'inflation dans environ la moitié des professions suivies par Statistique Canada, renforçant la décision de la Banque du Canada d'intensifier sa lutte contre l'inflation.
La levée des restrictions sanitaires a poussé les entreprises à embaucher de nouveau et le marché du travail avait récupéré la quasi-totalité de ses pertes liées à la pandémie en septembre.
Le produit intérieur brut a, quant à lui, augmenté à un taux annuel de 5,4 % au troisième trimestre, bien plus rapidement que l'économie ne croît en temps normal.
L'indice des prix à la consommation (IPC) a bondi de 4,7 % en novembre par rapport à l'année précédente, alors que l'objectif de la banque centrale est de gagner 2 % d'une année sur l'autre.
La semaine dernière, Tiff Macklem, le gouverneur de la Banque du Canada, s'inquiétait de la situation économique. «Nous ne sommes pas à l'aise avec l'inflation», avait-il exprimé.
«Ce que nous voyons, c'est vraiment une augmentation de la pression inflationniste, a déclaré Claire Fan, économiste à la Banque Royale du Canada. Tant que les pénuries de main-d'œuvre continueront d'être un problème, cela continuera d'exercer une pression sur les salaires et cela se traduira essentiellement par une pression inflationniste plus persistante.»
Les salaires ont augmenté deux fois plus vite que l'inflation dans les industries qui affichaient le plus grand nombre de postes vacants, selon Statistique Canada.
Le secteur de la santé a connu une croissance constante de l'emploi au cours des dernières années à mesure que la population vieillissait. Il a récupéré toutes ses pertes d'emplois liées à la pandémie en décembre 2020, mais compte maintenant près de 120 000 postes vacants, principalement au Québec.
Les hôtels et les restaurants représentent un quart des postes à pourvoir. Menacé par les mesures sanitaires qui varient constamment depuis des mois, le secteur de la restauration peine particulièrement à recruter.
