La mère d’un adolescent montréalais atteint d’une maladie orpheline lui causant une importante paralysie dénonce le vol de sa vignette de stationnement pour personnes handicapées à même sa voiture.

« Si [le voleur] pouvait vivre avec le handicap de mon fils une journée, peut-être qu’il comprendrait » l’utilité de notre vignette, s’indigne Isabelle Nadeau. 

Mardi matin, la vitre de son auto a été défoncée. Seule la vignette de stationnement pendue à son rétroviseur a été volée. La voiture d’Isabelle Nadeau était garée dans l’espace réservé aux personnes handicapées installé par la Ville de Montréal dans la rue devant chez elle. 

Elle n’a maintenant plus la permission de se stationner à cet endroit, en l’absence de sa vignette. La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) lui en fournira une nouvelle d’ici deux à trois semaines.

D’ici là, Isabelle Nadeau doit trouver une autre place où garer sa voiture, plus ou moins loin dans sa rue. 

Son fils Mathis, atteint du syndrome de Rasmussen, une maladie orpheline auto-immune rare, se déplace à pied assez difficilement à l’aide d’une orthèse, car il est paralysé du côté droit.

« Ce n’est pas nécessairement visible à l’œil nu quand on regarde la personne, mais si on a une vignette, c’est qu’on en a besoin », soutient-elle. 

Conséquences

Pour obtenir une telle vignette au Québec, il faut avoir « un handicap qui occasionne une perte d’autonomie ou qui compromet la santé et la sécurité lors des déplacements sur de courtes distances qui ne nécessitent pas l’usage d’un véhicule », précise la SAAQ sur son site web.

« L’utilisation de la vignette par une personne n’en ayant pas besoin peut porter préjudice aux personnes handicapées qui en ont réellement besoin. Cela ternit la réputation globale des personnes qui possèdent des vignettes », précise Karine Lesage, de l’Office des personnes handicapées du Québec.

« Les vols de vignettes de stationnement pour personnes handicapées ne semblent pas très répandus à Montréal », affirme Renaud Beauchemin, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

En effet, sur 181 721 vignettes en circulation au Québec en 2021, seulement 276 ont été déclarées volées à la SAAQ.

Une personne qui utilise de façon frauduleuse une vignette de stationnement pour personnes handicapées est passible d’une amende de 317 $ et d’accusations criminelles de recel, selon le SPVM.