Pendant des générations, les églises ont fait la fierté de villages entiers du Québec. Certaines sont de véritables oeuvres d'art. Mais depuis une vingtaine d'années, plus de 600 édifices religieux ont disparu du paysage.
Il faut dire que ces monuments coûtent très cher à entretenir. Déjà que le financement était parfois difficile à trouver, la pandémie n'a rien fait pour arranger les choses.
Dans une des plus belles églises de Montréal, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, il faut déboucher une importante somme pour en conserver toute la beauté.

«Avant la pandémie, les choses allaient relativement bien, a expliqué le bénévole Laurent Dugas. La pandémie venue, je dirais que sur une base annuelle, il y a une différence d’entre 40 et 50 000$ dans les revenus.
«C’est beaucoup dans un budget d’exploitation qui est de l’ordre de 350 000$.»
Qu’est-ce qui coûte le plus cher à entretenir?
«Dans les opérations de l’église, il y a environ 70 000$ qui sont des coûts énergétiques pour chauffer et éclairer.»
Lorsqu’un lieu de culte ne peut engranger de revenus, des décisions s’imposent. Surtout en pandémie, avec les contacts restreints. Où coupe-t-on pour rejoindre les deux bouts?
«Le curé accepté de couper dans son salaire. C’est 35 ou 40 000$ de salaire...», a précisé M. Dugas.
Caroline Tanguay, du Diocèse de Montréal, ne cache pas que la situation est «globalement difficile» dans les églises de la métropole avec toutes les restrictions sanitaires.

«Chaque paroisse a mis en place un système par les moyens de communication pour rejoindre les gens.»
En ce qui est de l’entretien, la maçonnerie représente le plus grand défi, selon elle.
«L’enveloppe des bâtiments, il faut absolument les rendre étanches pour pouvoir protéger ces magnifiques lieux à l’intérieur.»
M. Dugas soutient que 3 millions $ ont été déboursés sur une période de 12 ans pour des travaux de toiture et la restauration des deux clochers. Il est d’avis que les églises doivent réfléchir à des sources de financement pour assurer leur survie.
«Ça ne peut plus juste être la dîme. Ça ne peut plus juste être la quête ou les mariages ou les funérailles. Il faut diversifier.
«Ici, depuis un an et demi, nous avons loué la cour. Je suis très fier de notre église.»