La Ville de Laval compte acquérir 568 hectares d’îles et de terrains riverains pour multiplier par 20 la taille du refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles, qui deviendra, par le fait même, l’un des plus grands au Québec.
En tout, ce seront 432 terrains municipaux qui viendront s’ajouter au refuge d’une superficie actuelle de 26 hectares. La Ville en fera officiellement l’annonce vendredi.
«Présentement, ce sont tous des lots qui sont sous la possession de la Ville, mais ils ne font pas partie d’une vision d’ensemble, et il n’y a pas de projet d’aménagement», a résumé, en entrevue téléphonique, Stéphane Boyer, maire de Laval, qui qualifie le moment «d’historique».
Le conseil municipal de Laval devra donner son aval mardi. Il s’agit toutefois d’une formalité, alors que le parti de M. Boyer y est majoritaire. Par la suite, le gouvernement pourra entériner le tout.
L’obtention du statut de refuge faunique pour ces terrains devrait permettre d’en améliorer l’accès pour les citoyens, ainsi qu’offrir une meilleure protection pour ces milieux naturels et les quelque 350 espèces qui y vivent.
«Ce qui est intéressant du refuge faunique, c’est qu’il y évidemment la notion de protéger toute la biodiversité, mais ça n’empêche pas que le public y ait accès pour certaines activités, qui restent à être définies», a révélé M. Boyer.
La Ville devrait adopter un règlement pour déterminer quels types d’activités récréotouristiques y seraient permises, M. Boyer donnant en exemple à ce propos le camping, le canot, la pêche et la randonnée pédestre.
D’autres terrains pourraient éventuellement être ajoutés pour agrandir davantage l’endroit. «Pour moi, ce n’est pas une fin aujourd’hui. C’est le commencement», anticipe déjà M. Boyer.
Au gouvernement du Québec, on salue l’annonce.
«Le refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles est un site exceptionnel tant du point de vue de la faune que de la flore et représente un milieu d’une très grande biodiversité. Il s’agit d’une étape importante et d’un atout de taille dans le projet d’agrandissement du refuge faunique», a réagi Pierre Dufour, ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs.
Un long chemin parcouru
«La Rivière-des-Mille-Îles, en 1985, c’était un égout à ciel ouvert. Là, on est en 2022 et on parle d’avoir l’un des plus grands refuges fauniques urbanisés au Québec, à proximité des plus grandes villes. On a réussi à redonner à la rivière sa splendeur», s’est enthousiasmé Christine Métayer, directrice d’Éco-Nature.
L’organisme, qui gère le refuge, milite depuis 2009 pour que cet agrandissement puisse se faire. Sa mission est de protéger et de mettre en valeur la rivière. Pour Mme Métayer, il s’agit d’un «très grand pas» qui leur permet de rêver.
«C’est impressionnant et enivrant de pouvoir avoir un refuge aussi grand en milieu urbanisé. C’est pour les citoyens et les générations futures qu’on fait ça. Dans l’immédiat, ça va nous permettre de protéger et conserver cette biodiversité qui est exceptionnelle», a-t-elle expliqué.