La consommation d’antidépresseurs est en hausse chez les jeunes Québécois, particulièrement parmi ceux âgés de 14 ans et moins, pour lesquels l’augmentation atteint 28 % depuis deux ans
Les enfants à qui on prescrit des antidépresseurs sont de plus en plus nombreux et la situation préoccupe des experts et des intervenants du milieu scolaire.
Le phénomène touche en particulier les garçons de 9 ans et moins, et les filles à partir de l’âge de 10 ans.
« Des enfants du primaire qui prennent du Prozac... je n’avais jamais vu ça avant », laisse tomber Charles Harvey, qui est psychologue scolaire depuis une trentaine d’années.
Dans le réseau scolaire, de nombreux intervenants ont constaté une hausse des problèmes de santé mentale chez les jeunes cet automne, qualifiée de « jamais vue » par plusieurs.
Pour les troubles anxieux
Les antidépresseurs peuvent être utilisés pour traiter la dépression, mais chez les enfants, ils sont surtout utilisés pour traiter les troubles anxieux, indique le pédiatre Pierre-C. Poulin.
Ces prescriptions reposent de plus en plus sur les épaules des médecins de famille et des pédiatres puisque les pédopsychiatres sont débordés, ajoute de son côté Valérie Labbé, qui pratique la pédiatrie sur la Rive-Sud de Québec.
« C’est nouveau, il y en a tellement que l’on en prescrit nous aussi », affirme-t-elle.
Des formations sont maintenant offertes par des pédopsychiatres afin de les guider dans ce processus.
Les médecins en prescrivent en l’absence de services psychosociaux ou pour traiter des cas très sévères, ajoute la Dre Labbé.
« Il y en a qui deviennent tellement dysfonctionnels, ils ne sont plus capables d’aller à l’école, ils ne mangent plus. Quand ils vont si mal, ils ne sont pas capables de fonctionner et ça les entraîne dans un cercle vicieux. On veut essayer de repartir la spirale de l’autre côté. Même si on sait que ce n’est pas nécessairement ça qu’on devrait faire, on essaie de les soulager un peu pour qu’ils puissent se mettre la tête hors de l’eau », explique-t-elle.
Excacerbé par la pandémie
Dans le réseau scolaire, de nombreux intervenants constatent une hausse des problèmes d’anxiété parmi leurs élèves.
Le phénomène était déjà en hausse avant la pandémie, mais il a été exacerbé depuis près de deux ans par l’incertitude et les bouleversements engendrés par la crise sanitaire, selon plusieurs.
En hausse depuis deux ans
