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Passeports vaccinaux: le magasinage des personnes aux prises avec une déficience intellectuelle compliqué

L’arrivée des passeports vaccinaux dans les grandes surfaces complique lourdement le magasinage des familles ou des ressources qui vivent avec des personnes aux prises avec une déficience intellectuelle.

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«On est arrivé au Walmart puis on n’avait pas nos cartes puis il nous a revirés de bord. Je l’avais en photo dans mon téléphone, mais il m’a fait revirer de bord pareil», a témoigné une des résidentes de la ressource Chambre en Ville, Stéphanie Caron-Jean, qui est pourtant triple vaccinée contre la COVID-19.

La responsable de la résidence intermédiaire où elle habite a vivement dénoncé le manque de souplesse de la part des commerçants.

Michelle Manseau s’occupe de six personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Depuis l’imposition du passeport vaccinal, les sorties au magasin sont devenues un enfer.

«J’arrive avec ma sacoche, mon manteau d’hiver, mon masque... Lui, son masque il descend. Là, je dois les rentrer et les tenir pour ne pas qu’ils se fassent frapper. Trouve mon téléphone parce que je n’ai pas eu le temps de m’organiser, il faut que je les sorte de la voiture», a décrit la fondatrice de Chambre en Ville.

Le temps de montrer les passeports vaccinaux de toutes ses personnes à charge, plusieurs ont eu le temps de fuir plus loin dans le commerce ou de se désorganiser.

Bien souvent, on lui refuse même l’accès parce qu’elle ne présente qu’une photo des pièces d’identité, faute d’avoir la carte en sa possession.

«Là, ça finit en disant: ''Bien là, madame, c’est ça les règles, elles sont claires''. Donc là, ils finissent par amener le gérant. Il faut absolument que je dise : ''Bon, bien c’est correct, je vais aller les porter dans le char en attendant que je fasse mes commissions'' pour que quelqu’un allume que ça n’a pas de bon sens, ce qu’ils font», a-t-elle ajouté.

«Quand on est une ressource, c’est la même chose pour mes employés. Quand on sort et qu’on va quelque part, on traine tout le temps les cartes d’assurance maladie de nos jeunes partout, mais c’est une photocopie qu’on donne. Quand on traine quelque chose avec nous et qu’on risque de le perdre, bien le recommander c’est quelque chose de fastidieux aussi pour ces familles-là», a précisé la directrice générale d’Autisme Mauricie, Martine Quessy.

De leur côté, les vérificateurs des passeports vaccinaux à l’entrée des commerces n’ont d’autre choix que de se plier aux règlements de l’entreprise qui les engagent, même s’ils auraient préféré user de gros bon sens.

«Moi, je ne pense pas que si on pose la question au gouvernement, si quelqu’un est accompagné d’un code QR et qu’il est accompagné d’un patient pour aller chercher des biens, je ne pense pas qu’on le refuse. Par contre, si le client dit que cette personne n’entre pas, malheureusement, l’agent de sécurité est obligé de faire son job», a avancé le propriétaire de King Sécurité, Steve Gauthier.

Michelle Manseau est consciente que les mesures sont importantes, mais espère quand même bénéficier d’une plus grande tolérance de la part des commerçants, surtout pour le bien-être des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

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