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Sept-Îles: un travailleur non vacciné explique sa décision

Un travailleur de Sept-Îles, sur la Côte-Nord, qui a perdu son emploi bien rémunéré parce qu’il a refusé de se faire vacciner, a expliqué qu’il assumait son choix devant les critiques et a fait appel au respect.

Frédéric Duke aimait beaucoup l’emploi de wagonnier qu’il a occupé pendant 13 ans chez RioTinto IOC.

Depuis novembre dernier, il savait que son employeur allait le congédier le 24 janvier s’il n’était pas vacciné. La perte éventuelle d’un salaire de plus de 100 000 $, l’anxiété et la pression sociale qu’il a subies n’ont pas ébranlé sa conviction profonde de ne pas se faire vacciner.

«On était 100 personnes de non-vaccinés chez IOC. Il y a beaucoup de même qui sont allés avec le couteau sur la gorge. On finit qu’on est quatre. Je pense que oui, l’argent mène le monde, tout le monde le sait. J’ai fait mon choix. Il y en a qui se demandent pourquoi, il y en a d’autres qui ont fait des choix, mais ne vivent pas bien à l’intérieur avec ce choix-là. Qui est le mieux là-dedans?», a-t-il indiqué.

Loin de se présenter en martyr et encore moins comme complotiste, Frédéric Duke conteste la décision du gouvernement fédéral d’imposer la vaccination des entreprises sous sa juridiction. Il comprend encore moins celle de son ex-employeur de le mettre à pied.

«C’est la compagnie qui a pris la décision du congédiement pour ceux qui ne veulent pas lever la manche. Le respect est où?», a-t-il souligné.

Sa mise à pied et celle de ses trois autres collègues qui ont aussi refusé la vaccination sont contestées par grief par le syndicat des Métallos. Est-ce que Frédéric Duke réintégrerait son emploi s’il en avait la possibilité?

«Il faut peser le pour et le contre comme je l’ai fait pour ne pas me faire vacciner. En ce moment, je suis encore en réflexion. J’ai un nouvel emploi, je suis bien où je suis. Je pense que le respect, il faut qu’il soit des deux côtés si on veut intégrer une place», a-t-il expliqué.

Une profonde division    

La question de la vaccination a provoqué une profonde division au sein de son milieu de travail. «La tension est encore palpable pour avoir parlé à du monde à l’interne», a-t-il précisé.

Frédéric Duke est conscient que sa décision provoque des réactions parfois très enflammées. «Je ne peux pas plaire à tout le monde en faisant cette entrevue. C’est normal».

Il a notamment déploré le ton des débats sur les médias sociaux, que ce soit de la part de vaccinés et de non-vaccinés. «Je trouve ça lâche de certaines personnes de se prononcer derrière les écrans», a-t-il avancé.

En plus de contester par grief la mise à pied de Frédéric Duke et de trois de ses collègues, le syndicat des Métallos a déposé une requête en Cour supérieure réclamant la suspension des arrêtés ministériels du gouvernement fédéral.

Selon le syndicat, l’obligation vaccinale peut causer un préjudice irréparable et est contraire à la Chartre des droits et libertés.

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