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Siège à Ottawa: des enfants utilisés comme boucliers

La présence d’une centaine d’enfants qui vivent au cœur du convoi pour la liberté est une stratégie délibérée qui a pour but de compliquer le démantèlement de l’occupation d’Ottawa, selon des experts.

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« Amener des enfants, c’est purement stratégique pour soigner leur image et adoucir la situation. Et ça complique les options d’opérations policières », explique André Gélinas, policier retraité de la Ville de Montréal. 

Plus tôt cette semaine, le Service de police d’Ottawa estimait qu’environ 25 % des camionneurs ont des enfants à bord, pour un total d’environ une centaine. 

La Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa a d’ailleurs reçu plusieurs signalements.

« Ce n’est pas pour rien que des travailleurs sociaux font le tour pour voir comment ils se portent, si leurs parents sont conscients de leur sécurité, de les tenir au chaud, qu’ils mangent bien et font un peu de travaux scolaires », explique la psychologue Anne Lacasse.

Week-ends familiaux  

Samedi après-midi, des jeux gonflables avaient été prévus pour eux. Une tente munie de chaufferettes a été montée pour les réchauffer, où l’on distribuait aussi des livres à colorier. 

Un peu plus loin, une clown gardait un œil sur une dizaine d’entre eux qui s’amusaient dans des modules en plastique à quelques mètres des poids lourds. 

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AFP

En plus de s’en servir pour polir leur image, ceux qui paralysent Ottawa depuis 16 jours utilisent les enfants comme boucliers humains, estime André Gélinas.

Leur simple présence empêche les policiers d’utiliser la force pour démanteler l’occupation, explique le sergent-détective en précisant qu’il s’agit d’une stratégie bien connue. 

Complexe d’intervenir  

« Utiliser la force, des gaz dispersants ou des grenades assourdissantes en leur présence devient bien plus complexe. Les conséquences peuvent être bien plus sérieuses pour leur santé notamment », explique-t-il.

« C’est une tactique utilisée et ça démontre jusqu’où [les camionneurs] sont prêts à aller pour frustrer et déranger notre communauté », renchérit Charles Bordeleau, ex-chef du Service de police d’Ottawa.  

Plusieurs citoyens d’Ottawa présents à une contre-manifestation y voyaient une stratégie totalement inacceptable. 

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