Qu’ont en commun Jean Leloup, Maurice Richard, Charlize Theron et Robert De Niro ? Ils ont tous poussé la porte du 189 rue Sainte-Catherine Est pour se procurer un chapeau chez Henri Henri. En 90 ans d’existence, la chapellerie montréalaise est devenue une institution en s’adaptant aux modes, en comblant les moindres désirs de ses clients et, avec la pandémie, en se tournant vers la vente de couvre-chefs haut de gamme en ligne.

Photo courtoisie, Henri Henri
Charlize Theron
Louis-Jean Cormier, Guy A Lepage et Martin Matte se sont récemment procuré de nouveaux chapeaux chez Henri Henri. Même chose pour Anik Jean qui décrit la boutique comme « un magasin de bonbons » où elle adore magasiner divers types de chapeaux. Plusieurs personnalités stylées d’ici s’y rendent pour se procurer d’uniques couvre-chefs, même en temps de pandémie.

Capture d'écran Instagram
Anik Jean
Fondée en 1932, la chapellerie est désormais tenue par Joël Plunier (propriétaire) et son père Yannig. Le duo de passionnés y accueille les clients connus comme ceux du grand public avec une égale chaleur.
On voyage dans le temps en poussant la porte de l’établissement au mobilier d’origine datant de 1932 : les moules à chapeau, les présentoirs en bois massif, les outils d’époque toujours fonctionnels et la superbe caisse enregistreuse datent tous de l’époque des débuts d’Henri Henri.
Du haut de gamme
Henri Henri se spécialisant dans le chapeau haut de gamme et sur mesure, on y retrouve des pièces dont les prix peuvent varier de 89 $ à 3500 $.
« Nous avons vendu un Borsalino – un chapeau de luxe italien – à 3500 $ il n’y a pas longtemps, explique le jeune propriétaire qui a aussi vendu des chapeaux à Rachid Badouri et Roch Voisine récemment. Il venait avec sa boîte en bois et sa brosse à chapeau en bois exotique. »

Photo courtoisie, Henri Henri
Jean Leloup
De la grande réserve comptant entre 10 000 et 15 000 chapeaux, 90 % proviennent d’importations (Italie, Allemagne, Belgique, Angleterre, États-Unis, France, Australie, Irlande, Bulgarie, Finlande). Le magasin tente de se procurer davantage de produits canadiens, surtout en ces temps de pandémie où les coûts de transport augmentent et les livraisons se complexifient.

Photo courtoisie, Henri Henri
François Bellefeuille
Les chapeaux les plus populaires ou les plus recherchés varient selon les saisons, les modes et les films et les séries télévisées du moment. Car les acteurs et leurs personnages influencent souvent les modes.

Photo courtoisie, Henri Henri
Guylaine Guay
C’est le cas du personnage principal dans la série Netflix Lupin (mettant en vedette un Omar Sy bien stylé) et du groupe de gangsters anglais de la série Peaky Blinders qui ont fait multiplier les ventes de casquettes de style Stetson Belfast (bérets casquettes). Même phénomène pour la vente de chapeaux de cowboy depuis la sortie de la série Yellowstone avec Kevin Costner.
Des clients de partout
Plusieurs habilleurs et costumiers de séries Netflix viennent acheter ou faire restaurer des chapeaux chez Henri Henri.
« Souvent, ils évitent de nous dire de quelle série il s’agit, explique celui qui a déjà accueilli Bruce Willis, Charlie Sheen, Francis Cabrel et Didier Drogba. L’habilleur vient sur place et choisit plusieurs chapeaux. Radio-Canada et le Cirque du Soleil sont aussi de bons clients. L’habilleur de la LNH arrive aussi avec ses mesures pour les joueurs. »

Photo courtoisie, Henri Henri
Pierre Collin
Certaines vedettes, comme Billy Joe Armstrong et son groupe Green Day, n’ont pas hésité à faire fermer la chapellerie pour pouvoir y magasiner en toute tranquillité.
Le créneau de la femme est aussi de plus en plus développé, alors que la chapellerie ne tenait que des chapeaux pour hommes à ses débuts. Parlez-en à Anik Jean qui s’est récemment procuré un superbe Stetson noir surmonté de plumes, à Mitsou, à Marie Carmen, à la cowgirl Guylaine Tanguay et à Guylaine Guay qui a craqué pour un béret casquette.

Photo courtoisie, Henri Henri
Guylaine Tanguay et Guillaume Lafond
Des clients bien connus
Brad Pitt
Alec Baldwin
Angela Bassett
John Travolta
Eddy Murphy
Gene Hackman
Yvon Deschamps
Éric Lapointe
Mesmer
Mario Pelchat
Alain Choquette
Corneille
Zachary Richard
Michel Rivard
Gilles Vigneault
David Jalbert
Travis Cormier
Le tour du chapeau

Photo courtoisie, Henri Henri
Remise de chapeau lors d’un Tour du chapeau
C’est à Henri Henri qu’on doit l’expression Le tour du chapeau au hockey. Dans les années 1940 et 1960, la chapellerie offrait un chapeau gratuitement à tout joueur (des Canadiens et des autres clubs) qui comptait trois buts ou plus dans une même partie au Forum de Montréal. Maurice Richard, Jean Béliveau, Gordie Howe et Bobby Hull ont tous reçu des chapeaux. En échange, la chapellerie imprimait et distribuait de petits calendriers des parties du Canadien dans les stations Esso de la ville. Les cartes étaient assez petites pour être insérées dans la bande de cuir... d’un chapeau !
Pratique, car les amateurs lançaient leur chapeau sur la glace lors des Tours du chapeau. La petite carte « Hé Joe ! Ce n’est pas ton chapeau, prends-en un autre ! » à l’intérieur encourageait les envieux à se rendre se procurer un chapeau chez Henri Henri.