La passion de la sculpture sur glace se transmet d'une génération à l'autre à Saint-Côme, un petit village du nord de Lanaudière, où a lieu depuis des décennies un festival consacré à cette forme d'art.
Après une pause d'un an due à la pandémie, le Festival Saint-Côme en glace est de retour et bat son plein ces jours-ci. Il s'agit de sa quarantième édition depuis ses débuts en 1967, certaines années ayant été sautées pour diverses raisons.
Jusqu'au 27 février, les sculpteurs sur glace amateurs font la démonstration de leur talent sur la rue principale, où près d'une centaine de gros cubes de glace sont disposés un peu partout devant les maisons. Les artisans sculptent en direct à l'aide de couteaux, perceuses et scies mécaniques, alors que de nombreux curieux les observent, admiratifs.

PHOTO AGENCE QMI, Geneviève Quessy
«Plusieurs citoyens participent chaque année, dont certains depuis 40 ans! Tout le village contribue à sa façon, soit en sculptant, soit en commanditant, ou en prêtant leur terrain, leur eau ou leur électricité. Nous accueillons aussi des sculpteurs de l'extérieur qui veulent profiter de l'occasion», explique Mélanie Deslauriers, membre du comité organisateur.
Benoît Guimond, citoyen de Saint-Côme, réalise des sculptures chaque année depuis 14 ans. Avec son groupe d'amis, il a créé une impressionnante scène composée de plusieurs sculptures sur le thème médiéval fantastique. «La mâchoire du dragon avait tombé, il a fallu la recoller avec un mélange de slush qu'on a fabriqué avec de l'eau et de la neige. Regardez, ça ne parait pas!» explique-t-il aux passants qui s'arrêtent en s'exclamant.

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Sa passion pour la sculpture sur glace, Benoît Guimond l'a héritée de son beau-père, Jean-Pierre Larochelle, qui participe au festival depuis ses tout débuts. «Il m'a appris beaucoup de trucs, puis on a reçu les conseils d'Alex S. Girard, un artiste de la région. À force d'en faire chaque année, on devient bon!» dit-il.
Les citoyens de Saint-Côme ont développé toute une expertise, en particulier pour extraire des blocs de glace du Petit lac Poirier à l'aide d'une pelle mécanique. Les gros blocs de 4 pieds par 10 pieds, solides et bien translucides, sont ensuite transportés jusqu’au village à l’aide d’une chargeuse sur pneus. «Cette année, on a fait ça dans les pires conditions. Il faisait moins 38 degrés ce jour-là! On a sorti 724 blocs de glace du lac en tout», raconte David Morin, responsable de la logistique pour les blocs de glace.

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Et les festivaliers profitent de ce rendez-vous hivernal pour festoyer. «La tradition des sculpteurs, c'est de se réchauffer avec des shooters de caribou», dit Benoît Guimond en remplissant des petits verres qu'il distribue à son équipe de sculpteurs. «Chacun a sa recette!»
- Pour plus d'informations: https://festivalstcomeenglace.com/