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Des critiques torpillent l’entente Hydro-Énergir

GEN-Inauguration de deux premières centrales solaire à La Prairie

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

L’entente entre Hydro-Québec et Énergir qui encourage la conversion des bâtiments vers la biénergie mais fera en sorte de hausser la facture des clients de la société d’État a été vivement dénoncée par les partis d’opposition.  

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« C’est comme si on imposait une taxe sur l’électricité verte pour soutenir l’utilisation du gaz naturel ! », a imagé le député péquiste Sylvain Gaudreault, lors d’une entrevue avec Le Journal.

La Régie de l’énergie se penche cette semaine sur un projet qui veut stimuler les utilisateurs de chauffage au gaz à se tourner davantage vers la biénergie et l’électricité en vue de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). 

Mais en contrepartie, Hydro-Québec payera une compensation à sa concurrente de 400 millions $ dont une grande partie sera puisée dans les poches des clients de la société d’État. 

« Il faut se rappeler qu’Énergir est inscrite comme grand émetteur au Marché du Carbone, donc ça veut dire qu’elle va se faire rembourser ses crédits par les clients d’Hydro, ça n’a pas de bon sens », a tonné M. Gaudreault. 

Inacceptable, dit QS  

«Ce projet-là est totalement inacceptable. On devrait interdire le gaz naturel, on devrait avoir un calendrier de retrait, là on pérennise le gaz pour plusieurs années », croit pour sa part la coporte-parole de Québec Solidaire, Manon Massé. 

Hydro-Québec affirme au contraire que l’entente minimise l’impact tarifaire, qu’il va permettre de décarboner le chauffage et de passer à travers la période critique des pointes hivernales. 

Écoutez Yves Daoust, directeur de la section Argent du Journal de Montréal et du Journal de Québec, sur QUB radio :  

Mais ce raisonnement ne tient pas la route, croit Normand Mousseau, professeur titulaire de physique à l’Université de Montréal. 

«La pointe hivernale, ça représente 80 heures par année. On s’empêche de bouger pour 80 heures ! Hydro devrait développer des technologies pour gérer la pointe, mais non, on s’assoit sur une solution facile », croit-il. 

Renversant dit un spécialiste  

Ce dernier vient tout juste de publier un rapport qui vise à décarboner les bâtiments au Québec. Ces derniers sont responsables de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Québec souhaite diminuer de 50 % les GES dans ce secteur en 2030. 

« Il y a toutes sortes de façons de gérer intelligemment la pointe hivernale. Hydro devrait être la locomotive et la stratégie devrait être alignée sur les objectifs climatiques du Québec. Mais non, Hydro dit : on va échouer, on est un simple spectateur, on va accompagner l’échec, ça me renverse », affirme M. Mousseau. 

Québec affirme laisser la Régie « faire son analyse » mais croit qu’il s’agit de la meilleure option. « Le partenariat proposé est l’une des meilleures solutions pour réduire les GES des bâtiments à meilleur coût », a indiqué Geneviève Tremblay, attachée de presse du ministre de l’Énergie. 

La PDG d’Hydro, Sophie Brochu, est l’ancienne dirigeante de Gaz Métro, devenu Énergir. Le Journal a rapporté l’an passé que la patronne s’était récusée de toutes discussions avec Énergir afin de se prémunir de toute apparence de conflit d’intérêt. 

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