Un jeune chauffard qui a cru bon de filmer ses amis blessés, après avoir causé une violente collision à 200 km/h dans les Laurentides en 2020, risque d’aller réfléchir pendant plus d’un an en prison.
« On considère qu’une peine d’incarcération est de mise dans le dossier », a lancé aujourd'hui le procureur de la Couronne, Cédrik Valiquette, lors des observations sur la peine à infliger à Cédric St-Jean, 20 ans, au palais de justice de Saint-Jérôme.
« Il y a une surreprésentation des jeunes dans cette catégorie d’infractions. Il ne faut pas écarter le message qui est lancé aux autres contrevenants », a-t-il poursuivi.
Le jeune homme a plaidé coupable à deux accusations de conduite dangereuse ayant causé des lésions, pour un accident dont il a été responsable, le 8 août 2020.
Ce jour-là, St-Jean, qui n’avait qu’un permis probatoire, a emprunté la route 340 avec deux amis d’âge mineur à bord.
Sa voiture, une Hyundai Sonata grise, n’était ni en règle ni en état de circuler. Elle présentait des problèmes de freins et de pneus.
Encouragé par un ami qui filmait, l’apprenti conducteur a fait grimper l’aiguille de vitesse à 200 km/h au cadran indicateur.
C’est alors qu’un Ford F350 s’est engagé sur la voie à une centaine de mètres devant, à la hauteur de Brownsburg-Chatham.
Sur Snapchat
Incapable de l’éviter, St-Jean a percuté le camion de plein fouet, alors qu’un passager qui ne portait pas la ceinture de sécurité lui criait : « FREINE ! FREINE ! »
Plutôt que de s’enquérir de l’état de ses amis blessés au sol, le jeune homme a plutôt filmé la scène et l’a publiée sur le réseau social Snapchat. Il s’est défendu aujourd'hui en disant avoir agi ainsi pour montrer à sa copine la gravité de l’accident, étant trop ébranlé pour parler.
Le résident de Lachute a avoué que ce n’était pas la première fois qu’il effectuait de grands excès de vitesse de la sorte.
« J’ai réalisé comment mon geste était cave. J’ai pas réfléchi pantoute avant d’agir, aucune des fois que j’ai conduit à cette vitesse-là », a témoigné St-Jean, s’excusant du coup auprès de ses victimes.
L’une d’elles a subi des blessures qui l’ont « hypothéquée » à vie. L’autre conducteur s’en est mieux sorti, sans blessure.
La poursuite a suggéré une peine de 12 à 15 mois de détention, et une interdiction de conduire de 30 mois. La défense a soutenu qu’une amende, une probation et une longue interdiction de conduire suffiraient.
– Avec Christian Plouffe
♦ Le tribunal devrait trancher en avril prochain.